Voicitoutes les rĂ©ponses On le confond avec l'hirondelle ; petit fouet. Cette question fait partie du jeu populaire CodyCross! Ce jeu a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© par Fanatee Games, une sociĂ©tĂ© de jeux vidĂ©o trĂšs connue. Puisque vous ĂȘtes dĂ©jĂ  ici, il y a de fortes chances que vous soyez coincĂ© Ă  un niveau spĂ©cifique et que vous cherchiez Epilogue C’est le moment des ruptures. Je quitte le Liban et mon amoureux en France s’éloigne. Impression douloureuse que tout me file entre les mains, comme un courant d’eau impossible Ă  m’a confiĂ© qu’il visiterait un jour son rival », ce pays pour lequel je suis partie loin de lui. Comprendra-t-il ce que j’y ai trouvĂ©, pourquoi je suis tombĂ© en amour de ce petit bout de terre ballottĂ© entre nostalgie d’un passĂ© rĂ©volu et peur d’un destin tragique. Ai-je compris moi-mĂȘme la mystĂ©rieuse alchimie du bonheur qui m’a habitĂ© au Liban ? On s’invente mille raisons pour justifier un coup de foudre le sourire quotidien de l’épicier du coin, le mĂ©lange Ă©trange de prĂ©caritĂ© et de permanence de la sociĂ©tĂ© libanaise, le goĂ»t insensĂ© de la vie qui renaĂźt aprĂšs chaque guerre, la lumiĂšre sur la corniche, les multiples transgressions des rĂšgles, les regards appuyĂ©s des hommes sur les femmes et la douce amitiĂ© de ces femmes. Le cadre de l’annĂ©e sabbatique sans contraintes autres que celle que je m’étais fixĂ©es m’a Ă©galement permis de dĂ©couvrir Ă  mon rythme un autre monde, d’en saisir la langue, les codes, les usages et d’apprivoiser ma libertĂ©. PropulsĂ©e sans passĂ©, sans futur prĂ©cis dans ce pays, je me suis rĂ©inventĂ©e. Pourtant une question reste posĂ©e aurais-je aimĂ© ce pays sans la prĂ©sence lĂ -bas en France d’un amoureux qui m’attendait ?Pour le meilleur et pour le pire, j’ai conjuguĂ© ces deux passions pendant onze mois, un pays et un homme. Tu veux tout », m’a-t-il dit. Peut-ĂȘtre. J’aime les facettes multiples de la devant le mauvais cafĂ© servi Ă  l’aĂ©roport international de Beyrouth, je doute et me sens en apesanteur. Vais-je me fracasser les ailes sur le mur de mes dĂ©sillusions ou au contraire m’envoler vers un destin nouveau ? Absence Au creux de ton absenceJ’invente ta prĂ©senceJe t’emmĂšne vers le cielSur mes ailes d’hirondelleOn oubliera les guerresLes nĂŽtres et puis les encore j’avais si peurRegarde la vague, mon cƓurC’est la caresse du bonheurL’hiver est tristesseL'Ă©tĂ© est promesse La maison du bonheur ? Il a les yeux couleurs miel, les cheveux mi-longs et lĂ©gĂšrement ondulĂ©s. Une vraie gueule d’ange. Un ange mĂ©lancolique. Chacune de ses paroles est voilĂ©e d’une lassitude douloureuse. D’ailleurs, il parle peu. Architecte Matthieu a construit avec ses parents ce qui devrait ĂȘtre la maison du bonheur. CachĂ©e dans le village de Ghazir, elle est le rĂ©sultat d’annĂ©es d’effort, d’imagination, de compĂ©tence. Le feuillage des cyprĂšs fait oublier les murs lĂ©preux du voisin, les bassins emplis de nĂ©nuphars sont habitĂ©s par des grenouilles espiĂšgles. Le sol est doux et frais aux pieds nus. Dans les souks de Damas et d’Alep, la famille a dĂ©nichĂ© de vieux coffres en bois, des lampes en cuivre ouvragĂ©, des kilims turcs. La salle de bain ressemble Ă  un hammam avec ses larges vasques de pierre et une lumiĂšre opalescente. Les chambres, couleur framboise Ă©crasĂ©e, ont Ă©tĂ© adossĂ©es Ă  des rochers dont les infractuositĂ©s affleurent prĂšs des lits. La maison respire la poĂ©sie Ă  l’opposĂ© de ces villas coĂ»teuses et cossues qui abĂźment trop de villages libanais. AprĂšs la visite, on boit une bouge peu, boude Beyrouth, transporte sa mĂ©lancolie de la demeure familiale de Jounieh Ă  cette villa irrĂ©elle, parfois il s’évade sur une plage privĂ©e Ă  Tarbaja. Matthieu est l’homme qui Ă©vite et lĂ©vite aussi un peu d’ailleurs le bĂ©ton agressif, la bĂȘtise de ses semblables, les excentricitĂ©s et fautes de goĂ»t de ses clients, tout ce qui heurte sa sensibilitĂ© artistique exacerbĂ©e. Sa vie se recroqueville sur ces quelques territoires, bien Ă  l’abri, constamment en quĂȘte d’un cocon protecteur. Sur le mode de la colĂšre, mon amie journaliste Katia exprime cette mĂȘme rĂ©volte contre la laideur du monde actuel. Je l’écoute renchĂ©rir aux propos de Matthieu. Tous les deux voyagent au YĂ©men, en Inde, en Asie du Sud Est Ă  la recherche d’ülots vierges du bruit du monde. Je les Ă©coute parler cette langue Ă©trangĂšre du regret, moi qui suis bĂ©ate devant le spectacle d’une grue dans un paysage industrielle ou face Ă  un enchevĂȘtrement d’ l’impression que toute la beautĂ© du monde ne suffirait pas Ă  Ă©tancher la soif inextinguible de mes amis. Il s’agit donc de bien autre chose. Un paysage intĂ©rieur abĂźmĂ©, en souffrance. Ils ont morflĂ© ces deux lĂ . La guerre, le dĂ©cĂšs d’un frĂšre, la trahison d’un amant
 Pour bĂątir la vraie maison du bonheur, encore faut-il ĂȘtre soi-mĂȘme heureux. C'est le jour du Seigneur Dans un pays oĂč la religion majoritaire bannit l’image, le foisonnement des portraits au Liban m’intrigue le collier barbu de Nasrallah omniprĂ©sent dans la Dahye banlieue sud chiite, le visage juvĂ©nile de feu Pierre GĂ©mayel Ă  l’entrĂ©e du tunnel prĂšs du Nahr Ibrahim, le double menton des Hariri pĂšre et fils sur les murs de Qoreitem, et la casquette militaire du nouveau PrĂ©sident au Nord, au Sud, Ă  l’Est et Ă  l’Ouest. Le visiteur de passage au Liban, mĂȘme dĂ©pourvu de tĂ©lĂ©vision, devient vite un expert capable de reconnaĂźtre les principaux acteurs de la vie politique et religieuse libanaise. DĂšs la route de l’aĂ©roport et jusqu’à Tyr, d’autres visages se succĂšdent, accrochĂ©s aux lampadaires. Ce sont les martyrs des guerres contre IsraĂ«l, reprĂ©sentĂ©s sur fonds coucher de soleil, avec bouquets de roses d’un cĂŽtĂ© et mitrailleuse de l’autre. Jeunes, ou rajeunis par photoshop, ils ont un regard presque joyeux. Six pieds sous terre, leur image leur survit, transmettant aux vivants l’impression mensongĂšre que ce funeste destin reste la meilleure chose qui leur soit un mois, Ă  Beyrouth et dans les rĂ©gions chrĂ©tiennes, une nouvelle affiche a fleuri. Un vieillard Ă  la longue barbe grise, sorte de Karl Marx anorexique. Il s’agit du pĂšre Jacques Haddad de Ghazir 1875-1954, prĂȘtre de l’ordre des FrĂšres mineurs, capucin, bĂ©atifiĂ© dimanche dernier, place des Martyrs. Devenu bienheureux, il a fait un pas de plus vers la canonisation et sera fĂȘtĂ© le 26 juin. La reconnaissance de la saintetĂ© par le Vatican est un long chemin aux Ă©tapes obligĂ©es que la biographie officielle du PĂšre Jacques vient opportunĂ©ment confirmer Haddad fut, dĂšs son plus jeune Ăąge, intelligent, travailleur, consciencieux ». A force de priĂšre et de jeĂ»nes, il convainquit son pĂšre de sa vocation Ă  la prĂȘtrise. VĂ©ritable Bon Samaritain », il tĂ©moigna de sa foi par ses Ɠuvres, crĂ©ant des orphelinats, des Ă©coles et l’ordre des Franciscaines de la Croix. Enfin, cerise sur le gĂąteau, ce presque saint est Ă  l’origine d’une guĂ©rison miraculeuse. Le biographe Salim Rizkallah expose comme suit le long processus de vĂ©rification du miracle En 1998, la guĂ©rison de Mme Mariam Kattan de MaghdouchĂ©, atteinte d'un cancer malin et incurable ouvrit la voie Ă  la bĂ©atification. La commission mĂ©dicale a constatĂ© la guĂ©rison, en termes techniques, d'une "nĂ©oplastie primaire occulte NPO avec mĂ©tastase au dessus de la clavicule droite avec carcinome Ă©pidermoidal lĂ©gĂšrement diffĂ©rentiel Ă  activitĂ© mitotique". En 2005, Mgr Paul Dahdah, vicaire apostolique des latins au Liban, institua un tribunal accrĂ©ditĂ© pour recevoir les dĂ©positions des tĂ©moins, mĂ©decins et autres pour s'assurer canoniquement du caractĂšre miraculeux de cette guĂ©rison. Le dossier complet fut ensuite envoyĂ© Ă  la CongrĂ©gation pour les causes des saints qui dĂ©signa deux mĂ©decins experts. Leur rapport qui s'avĂ©ra positif fut soumis Ă  une commission mĂ©dicale consultative qui approuva Ă  l'unanimitĂ© le rapport des deux experts. Le 1er janvier 2007, une autre commission, constituĂ©e, cette fois, de consulteurs thĂ©ologiques confirma que la guĂ©rison avait Ă©tĂ© obtenue grĂące Ă  l'intercession du P. Jacques. Le 20 octobre 2007, une nouvelle Commission composĂ©e de cardinaux et d'Ă©vĂȘques approuva le fait, et c'est BenoĂźt XVI qui, le 17 dĂ©cembre 2007 a signĂ© le dĂ©cret relatif. » Les multiples filtres du Vatican semblent ainsi exclure toute imposture. Anticipant les conclusions de tous les experts, le biographe conclut dans sa notice, de façon prophĂ©tique, que Jacques Haddad Ă©tait mort en odeur de saintetĂ© le 26 juin 1954. » Finalement, tout le travail de Rome consiste dĂ©sormais Ă  transformer cette odeur de saintetĂ© du dĂ©funt Haddad, vraisemblablement trop Ă©vanescente en une date concrĂšte et dĂ»ment labellisĂ©e sur le n’apprĂ©cie guĂšre la plupart des formules sentencieuses et sulpiciennes de ce pĂšre Haddad qui me semblent profondĂ©ment marquĂ©es par une Ă©poque cĂ©lĂ©brant Ă  outrance le sens de la souffrance Le plaisir le plus grand est de dĂ©passer le plaisir ; la croix la plus lourde est d'avoir peur de la croix. Au lieu de vous tordre le cƓur, amarrez votre cƓur Ă  la croix. »Ou encore Souffre et prie. Nous souffrons en priant, et nous prions pour ceux qui ne savent pas comment souffrir. »Pourtant d’autres pensĂ©es me touchent Imitez la source elle ne dit pas Ă  celui qui vient boire 'Dis-moi de quel pays tu viens et quelle est ta religion', mais plutĂŽt 'Tu as soif
 bois donc ! », La santĂ© est une couronne sur les tĂȘtes des bien portants. Seuls les malades la voient », La perfection de la crĂ©ation est l'homme. La perfection de l'homme est la raison. La perfection de la raison est l'amour. La perfection de l'amour est Dieu ».Un homme d'Eglise me confiait Il y a davantage de religion que de spiritualitĂ© et de religieux que de croyants dans ce pays». Une chose est sĂ»re, au Liban, les ordres sont multiples moines antonins, baladites, de Kaslik, krĂ©ymites, soeurs de la Sainte Famille maronite, de Sainte ThĂ©rĂšse, religieux chouarites, salvatorien. Sans compter les ordres internationaux prĂ©sents au Liban jĂ©suites , franciscains, dominicaines, capuccins, les soeurs de la Sainte Famille de Besançon, du Bon Pasteur, Petites soeurs . Les Libanais aiment que chaque ordre masculin possĂšde son Ă©quivalent fĂ©minin, ajoute un ami jĂ©suite. Alors comme il n’y avait pas de jĂ©suitesses, ils ont fondĂ© les sƓurs du Saint-CƓur qui ont les mĂȘmes fondamentaux que la Compagnie de JĂ©sus» Au dĂ©but j’entendais les sƓurs de Cinq heures et cherchais dĂ©sespĂ©rĂ©ment Ă  quel Ă©vĂ©nement de la vie du Christ cette cinquiĂšme heure pouvait faire rĂ©fĂ©rence !Enfin, pour en terminer avec ces congrĂ©gations aux noms dĂ©suets, je ne peux manquer de citer cet Ă©vĂȘque de JaboulĂ© qui, au XIXe siĂšcle isolĂ© avec sa communautĂ© au Nord de la Beqaa, eut la lumineuse, et trĂšs certainement divine idĂ©e, de crĂ©er un ordre de femmes pour lui tenir compagnie. TrĂšs inspirĂ©, l’homme d’Eglise baptisa cette nouvelle congrĂ©gation les sƓurs de ND du Bon c’est dimanche, j’entends les cloches de l’église armĂ©nienne sonner, bientĂŽt ce seront celles des Latins Ă  moins que je ne confonde avec celles des Melkites. Qu’importe, c’est le jour du Seigneur. Verts de colĂšre Univers chlorophylleExplosion vĂ©gĂ©taleJe dis bleuTu dis rougeJe dis blancTu dis noirNotre amour lacĂ©rĂ© par les griffes des roncesNotre amour privĂ© d’air Ă©touffe sous le lierreLes roses ont leurs Ă©pinesLa haine comme un lichenLa mousse envahissanteJ’ai aimĂ© jadis ton iris jadeJe le vois olivĂątre et deviens transparenteL’amour anis et juvĂ©nile s’enlise dans la vaseGlauque, engluĂ© dans les alguesRegarde, mon cƓur, notre jardin saccagĂ©L’arbre Ă  l’écorce gravĂ©e est mort hierJe bois jusqu’à la lie une absinthe amĂšreC’est l’hiver en Ă©tĂ©. A propos du hasard Eluard a Ă©crit Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous ». Un proverbe arabe affirme Le hasard est mieux qu’un rendez-vous ». Je suis d’accord avec le premier et je confirme le second. La histoire avec le Liban est en partie liĂ©e Ă  un article sur les prisons que j’ai Ă©cris en 2001 pour le magazine d’Amnesty International. J’avais notamment observĂ© Ă  quel point le travail des associations venait combler l’absence abyssale de l’Etat. Je me souviens d’une rĂ©union surrĂ©aliste dans l’enceinte de la prison de Roumieh au cours de laquelle un responsable des Forces de sĂ©curitĂ© intĂ©rieures les centres de dĂ©tention relĂšvent du ministĂšre de l’IntĂ©rieur au Liban faisait sans vergogne son marchĂ© auprĂšs des ONG, demandant aux unes des couvertures, aux autres des denrĂ©es alimentaires
Cette annĂ©e, je ne suis pas Ă  Beyrouth pour les droits de l’homme, juste pour apprendre l’ pourtant, on n’échappe pas aux rendez-vous de la vie. Il y a un mois, au cours d’une conversation anodine avec la directrice de l’école de langue oĂč je prends mes cours, j’apprends qu’elle vient de publier un livre sur ses cinq annĂ©es passĂ©es Ă  l’ombre entre 2001 et 2006. Je lis, je discute avec cette femme de cinquante ans, Ă©nergique, aux cheveux drus et aux yeux Ă©tranges, un peu exorbitĂ©s, qui confĂšrent Ă  son regard une intensitĂ© Ă  laquelle il est difficile d’échapper. Je suis une survivante », confie-t-elle. Une rescapĂ©e Ă  triple titre de la guerre civile au cours de laquelle elle fut briĂšvement kidnappĂ©e et battue, de la drogue dans laquelle elle a plongĂ© Ă  23 ans entraĂźnĂ©e par son amoureux qui finira par se mettre une balle dans la tĂȘte et enfin d’un tĂȘte-Ă -tĂȘte impitoyable avec elle-mĂȘme, derniĂšre fille d'un couple franco-libanais qui aurait tellement dĂ©sirĂ© un garçon !Vingt ans d’hĂ©roĂŻne et vingt heures de travail par jour pour se la payer. C’est aprĂšs sa troisiĂšme arrestation en trois ans que JoĂ«lle, prof en fac Ă  l’UniversitĂ© Saint-Joseph, se fait incarcĂ©rer pour consommation de drogue. Les deux premiĂšres fois, elle bĂ©nĂ©ficie de l’aide de sa famille et file en dĂ©sintoxication avant de rechuter. La troisiĂšme fois, elle termine derriĂšre les barreaux de Barbar Khazen. Elle qui n’a jamais eu de vraie copine vit dĂ©sormais dans un univers exclusivement son livre, l’ex-prisonniĂšre dĂ©crit ce microcosme pĂ©nitentiaire et ses rĂšgles, les rapports de force entre la directrice, les gardiennes, les prisonniĂšres qui mouchardent, l’emprise que certaines dĂ©tenues parviennent Ă  avoir sur les autres grĂące Ă  l’argent, Ă  quelques boites de conserve, Ă  l’autoritĂ© naturelle, Ă  la manipulation. Parler français c’est se rapprocher de l’une en excluant une autre, faire preuve de politesse c'est se distinguer mais il faut assumer, prendre des responsabilitĂ©s c'est s'exposer aux dĂ©tention ne se rĂ©duit pas Ă  une longue pĂ©riode d’attente. JoĂ«lle travaille en cuisine, fabrique et vend des colliers, fait du tutorat pour une co-dĂ©tenue, prie, se sĂšvre toute seule de la drogue, sans utiliser aucun produit de substitution. Un dĂ©fi personnel qu’elle se lance un jour, une victoire lui permettant de regagner son estime d’elle-mĂȘme et surtout un cadeau offert Ă  sa vite, elle prend conscience que Les murs ne font pas la prison, comme elle a joliment titrĂ© son ouvrage Ma libertĂ© vient de l’intĂ©rieur, les murs de bĂ©ton qui m’entourent ne l’empĂȘchent pas. Je suis libre de ressentir l’émotion, libre d’aimer, libre de haĂŻr, libre de rĂ©flĂ©chir, d’imaginer
 de croire, de choisir. Je n’ai jamais Ă©tĂ© si libre ».Barbar Khazen ressemble Ă  un théùtre, riche de personnages hauts en couleur que la narratrice dĂ©crit avec une grande finesse psychologique. Toutes ont des noms d’emprunt sauf les sƓurs qui font penser Ă  celles de Cendrillon. Sans prĂ©nom, elles resteront tout au long du rĂ©cit les sƓurs », pas trĂšs tendres, pas trĂšs indulgentes, jalouses quand JoĂ«lle tente avec brio la fameuse dictĂ©e de Pivot ! Les autres silhouettes nous deviennent vite familiĂšres Samar la compagne de cellule de JoĂ«lle qui la fait tourner bourrique, l’attire dans ses filets, la rejette, l’aime, la promiscuitĂ© et le manque de tendresse suscitant en effet des amours plus ou moins durables en prison. Hind, la terroriste », rebelle et belliqueuse. Pierre, le fiancĂ© de Samar Ă  laquelle JoĂ«lle prĂȘte sa plume et son inspiration amoureuse, telle un double fĂ©minin de Cyrano de Bergerac. Nadia Bejjani qui essaie d’aider les junkies Ă  dĂ©crocher. Et toutes ces volontaires des ONG confessionnelles ou informations sur la vie de la narratrice hors de la prison sont parcimonieuses, Ă©grennĂ©es de ci de lĂ  comme les cailloux du Petit Poucet un flash sur l’enfance Ă  Achrafieh, un autre sur son boulot d'enseignante, une allusion Ă  son ex-mari ou Ă  sa fille. Et cela suffit. Avec luciditĂ©, sans complaisance ni cynisme, JoĂ«lle Giappesi a le don de la juste tĂ©moignage d’une ex-dĂ©tenue, ex-junkie, qui assume son homosexualitĂ© me parle Ă  moi qui n’ai connu ni la prison, ni la drogue. Elle me convie Ă  accepter comme elle mes propres contradictions sans essayer de les maquiller pour leur offrir une quelconque cohĂ©rence littĂ©raire ou Ă©difiante. Chacun s’y retrouve, avec ses forces et ses failles, ses instants de bravoure et ses moments de faiblesse, ses rires et ses chagrins, ses peurs et ses rĂȘves. Et surtout le besoin impĂ©rieux et vital d’ĂȘtre acheter le livre sur Internet je randonne, tu randonnes, nous randonnons... La porte a claquĂ©. Un Ă©trange silence envahit l’appartement. Ils sont tous partis. Les uns vers Paris, les autres vers Istanbul, certains vers New-York. Il est deux heures du matin. Je m’installe sur la terrasse pour repasser le film de ces dix derniers moisParcourir quelques tronçons du Lebanon Mountain Trail LMT avec un groupe d’amis. L’idĂ©e Ă©tait nĂ©e, en novembre dernier, au retour d’une randonnĂ©e en compagnie de mon professeur d’ LMT est un itinĂ©raire de 400 km, reliant le Nord au Sud du Liban, en vingt-six Ă©tapes. Créé par Ecodit, une sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine de conseil en environnement, et financĂ© par Usaid 3,3 millions de dollars, ce circuit vient d’ĂȘtre achevĂ©. Nous serions le premier groupe constituĂ© Ă  le parcourir. Un AmĂ©ricain a bien tentĂ© de l’inaugurer en solo mais les combats de mai ont stoppĂ© net son Ă©lan et il s’est carapatĂ© Ă  Chypre. Il ne s’agit pas simplement d’ouvrir un chemin de randonnĂ©e, nous avait expliquĂ© un responsable, nous souhaitons redynamiser l’économie des 75 villages traversĂ©s ». Ainsi, Ă  chaque Ă©tape, une liste de guides locaux Ă  contacter est fournie [Est-ce pour inciter les marcheurs Ă  faire appel Ă  leur service que la signalisation du LMT est si discrĂšte ?]Pour le logement, Ecodit a sĂ©lectionnĂ© des familles aux revenus plutĂŽt modestes. Outre l'aide financiĂšre visant Ă  amĂ©nager leur maison, une formation Ă  l’accueil leur est proposĂ©e, ce qui sonne Ă  mes oreilles comme un plĂ©onasme tant le Liban conjugue naturellement la convivialitĂ©. On loge donc souvent chez l’habitant, parfois dans un couvent ou mĂȘme sous la tente. Ce qui m’a plu dans le projet, me confie l’un des propriĂ©taire de guesthouse, c’est l’idĂ©e que ce chemin relie le Nord au Sud au-delĂ  des divisions communautaires et politiques de notre pays ».J-une semaineAprĂšs les violences de mai, nous translatons en catastrophe les tronçons du LMT prĂ©vus dans l’Akkar oĂč des heurts ont Ă©clatĂ© vers une rĂ©gion plus calme et proche de Beyrouth, entre les villages de Tannourine et de Baskinta. L’une des participantes qui avait annulĂ© son billet, le rachĂšte plus cher. Personne n’annule. jourJe n’ai plus envie de partir. J’ai peur du groupe. Ils ne se connaissent pas. Mon prof et moi avons piochĂ© dans nos rĂ©seaux d’amis respectifs potes d’enfance, de boulot, de voyage. Notre Ă©quipe compte des Français, des Libanais, un Turc. Dans quelle galĂšre me suis-je encore embarquĂ©e. J’aime les projets sur le papier mais confrontĂ©e Ă  la rĂ©alitĂ©, je panique, c’est classique. Heureusement que mon prof assure. Pour Ă©toffer la randonnĂ©e et donner un meilleur aperçu du Liban, nous avons Ă©galement prĂ©vu des visites touristiques, une dĂ©gustation dans les caves du Clos St Thomas, une rencontre avec une coopĂ©rative de femmes druzes qui prĂ©parent le mouneh bocaux de confitures, condiments, douceurs, eau de rose, de mures
. La partie sportive ne me m’effraie pas contrairement Ă  l’imprĂ©vu GeorgesNos guides s’appellent presque tous Georges. G1 connaĂźt le chemin mais pas la dynamique de groupe. G2 est replet comme Hardy, bavard comme une pie, G3, plutĂŽt sec comme Laurel, est l’un des topographes du LMT. Il a emportĂ© son GPS et un relevĂ© prĂ©cis du chemin tracĂ© de sa main, ce qui n’empĂȘche pas le groupe de se perdre au milieu des genĂ©vriers. G2 en profite pour me sensibiliser Ă  la difficultĂ© de replanter cet arbre il faut que la graine soit avalĂ©e par un geai les Japonais ont tentĂ© le coup avec les dindons mais sans succĂšs qui ajoute une enzyme avant de la replanter par les voies naturelles. Sous les branches de genĂ©vrier ça sent le gin qui est effectivement fabriquĂ© Ă  partir de ces fameuses graines sorties du le trou de balles des geais. Tandis que j’écoute attentivement ces explications savantes, ça rĂąle dans la troupe. La fatigue, la faim, le manque de repĂšre, les de nuitL’un de nos guides s’appelle Rosny. Une allure de baroudeur, de fumeur de hashish, bref un noceur. Effectivement, Rosny fut fĂȘtard, frĂ©quentant la nuit les bars, le jour la facultĂ© de Sciences-politiques. Tout au long des annĂ©es 70, il voyagea, au sens propre et figurĂ©. De son sĂ©jour Ă  Paris, il conserve un argot dĂ©suet qu’il utilise souvent mal-Ă -propos. Et puis, en 1976, Rosny s’est posĂ© Ă  Aqoura, un village libanais - 150 habitants l’hiver, quelques milliers l'Ă©tĂ© - oĂč vivait sa nourrice. Crise existentielle ? Il sourit pudique. DivorcĂ©, pĂšre d’une fille de vingt ans, il protĂšge aujourd’hui son indĂ©pendance, refusant de s’enliser dans les embrouilles de la politique locale Aqoura compte 70 % d’aounistes, 30 % de pro-Forces libanaises, 17 Ă©glises et deux grandes familles qui n’ont pas le mĂȘme accent, s’amuse-t-il lucide. Moi, si je n’achĂšte pas de terre, je vis pĂ©pĂšre ! » Il nous emmĂšne marcher sur des crĂȘtes d’oĂč l’on aperçois les champs de pommes Jusqu’en 1950, les paysans du coin ne cultivaient que des lentilles, du blĂ©, et des pois. Ils Ă©taient pauvres comme Job. Et puis un jour, un Libanais du village a ramenĂ© des pommiers d’AmĂ©rique. Ce fut la clĂ© de la prospĂ©ritĂ© ! Aujourd'hui, les paysans enrichis exportent leurs pommes en Europe et leurs enfants aux Etat-Unis ». Une fois apprivoisĂ©, Rosny distille ses histoires. Lors d’une pause, face Ă  une grotte, il nous raconte celle d’un villageaois, qui, Ă  l’époque ottomane, avait tuĂ© un soldat turc. Poursuivi par un officier, ce paysan d’Aqoura se rĂ©fugia, armĂ©, avec toute sa famille dans une cavitĂ© de la montagne. Les Turcs tentĂšrent en vain un assaut et finirent par installer un siĂšge en espĂ©rant affamer les fuyards. Les provisions Ă©puisĂ©es, le paysan eut l’idĂ©e de fabriquer des fromages avec le lait de sa femme qui venait d’accoucher. FutĂ©, il fit parvenir quatre frometons de lait maternelle Ă  l’officier ottoman qui, amusĂ© ou touchĂ© ou dĂ©couragĂ©, dĂ©cida de lever le Ă©coute l’ex-oiseau de nuit, en se gavant de cerises, tandis qu'un rapace tournoie au dessus de nos tĂȘtes. Rosny rigole en nous expliquant que c’est un "Nik al hawa" traduction littĂ©rale l’oiseau qui nique avec le ventLa masseuseElle enduit ses mains d’huile d’arnica ou de baume du tigre, invite le marcheur Ă  se dĂ©tendre et commence Ă  masser. Ses longs doigts agiles tournent autour des mallĂ©oles, s’attardent sur le gros orteil, titille le talon d’Achille. Elle nous apprend Ă  respirer par le ventre et lit dans les pieds comme notre Turc lit dans le marc de cafĂ©. Tout le monde y passe ou presque. C'est intimidant de se faire masser en collectivitĂ© mĂȘme par une kinĂ© chanteuseC’est une fille du Nord de la France, grande, franche et fraĂźche, cĂ©libataire, certainement ex-jeannette ou guide, ancienne des Petits FrĂšres des Pauvres et des Enfants du Liban. Mais derriĂšre ce pĂ©digree associatif impressionnant, on dĂ©couvre un soir, aprĂšs quelques araks bien tassĂ©s, une voix, une sensibilitĂ©. Son chant pur traverse la nuit et nous bouleverse. Son visage est concentrĂ©, marche dĂ©voile. Impossible de tricher. Les caractĂšres exposĂ©s Ă  la fatigue se rĂ©vĂšlent comme une pellicule photographique. Il y a la mĂ©diatrice, la psychologue, l’efficace, le gĂ©nĂ©reux, le doux rĂȘveur, le soupe-au-lait, la sereine qui pourrait passer pour une timide, la tenace et mĂȘme un jĂ©suite un peu loufoque
 Parfois ça fusionne, parfois ça clash. En tant que co-organisatrice je ressors de cette expĂ©rience essorĂ©e au sens que le voyageur-Ă©crivain Nicolas Bouvier donne Ă  ce terme on ne voyage pas pour se garnir d’exotisme et d’anecdotes comme un sapin de NoĂ«l, mais pour que la route vous plume, vous rince, vous essore, vous rende comme ces serviettes Ă©limĂ©es par les lessives qu’on vous tend avec un Ă©clat de savon dans les bordels.» Interlude dans le Kesrouan Un gros rat se faufile entre les pierres massives des ruines de Fakra dans le Kesrouan. Une grande tour carrĂ©e datant de 355 de l’ùre sĂ©leucide 43 ap. vouĂ©e au culte de l’empereur Claudius associĂ© au dieu local Belgalassos. On s’attarde au sommet, quelques mĂšches de nuages s’accrochent au bleu violacĂ© du ciel bientĂŽt embrasĂ© par le soleil couchant. Je suis dans un poĂšme de Lamartine. Des nappes de brouillard remontent en spirale du fond de la vallĂ©e, enveloppent les rochers puis les pins parasoles et enfin les cimes. Je suis dans un tableau de Turner. EnrobĂ©e de brume rouge et or, le cƓur saturĂ© de nostalgie. Scoop Sarkozy dĂ©barque au Liban. Tout Beyrouth est au courant. A cette occasion, quelques privilĂ©giĂ©s s’occupant de sa venue ont dĂ©couvert une facette du nouveau prĂ©sident le la RĂ©publique libanaise. Sous ces airs de ptit pĂšre bonnard, le gĂ©nĂ©ral Sleiman cache un intĂ©rĂȘt certain pour la gente tiens en effet de source informĂ©e qu’au cours de son entrevue de prĂ©paration avec l’ambassadeur de France, en prĂ©ambule Ă  toute autre question sur l’avenir des relations franco-libanaises, le prĂ©sident Michel Sleiman a demandĂ© si Carla serait du voyage. Ben, non pas de bol, la premiĂšre Dame de France concocte son prochain album, elle n’a pas le temps d’accompagner Nicolas ! Il parait qu’il Ă©tait trĂšs déçu le gĂ©nĂ©ral. J’imagine l’ex-mannequin dĂ©ambulant sur la corniche sous le crĂ©pitement des flashes, en tournĂ©e dans la Dahyeh QG du hezbollah, oĂč elle ferait tourner la tĂȘte des barbus, en duo avec Feyrouz la diva libanaise au timbre chaud et la minette française aux chuchotements gĂ©nĂ©ral, Nicolas a sagement prĂ©fĂ©rĂ© ne pas vous distraire de la lourde tĂąche qui vous incombe. Courage. Jours d'allegresse L’émir du Qatar a sifflĂ© la fin de la rĂ©crĂ© et tout le monde est rentrĂ© dans le rang. TerminĂ©es les conneries ! Sur la route de l’aĂ©roport, une affiche exprime la gratitude des Libanais envers le cheikh qatari Hamad ben Khalifa. La Banque Audi en profite aussi pour faire sa publicitĂ© et ressort les mĂȘmes affiches reprĂ©sentant un soleil rayonnant qu’elle avait dĂ©jĂ  utilisĂ©es pour cĂ©lĂ©brer la fin des 33 jours de guerre en 2006. Les institutions financiĂšres aiment d’échapper Ă  l’image omniprĂ©sente du gĂ©nĂ©ral Sleimane, roide dans son uniforme et sous sa casquette pinochesque mais au look de bon pĂšre de famille un peu terne en tenue de civil. DĂšs le samedi, des calicots aux couleurs du Liban fleurissent tout le long de la route cĂŽtiĂšre qui mĂšne de Beyrouth Ă  Amchit, le village du futur PrĂ©sident. Chaque banderole fĂ©licite le gĂ©nĂ©ral qui ne sera pourtant Ă©lu que le dimanche par 118 voix sur 127 ! J'assiste Ă  ma premiĂšre leçon de dĂ©mocratie consensuelle Ă  la une semaine, il rĂšgne Ă  Beyrouth et surtout dans le Centre ville, une atmosphĂšre d'allĂ©gresse, doux mĂ©lange de lĂ©gĂšretĂ© et de liesse populaire. On lĂąche des ballons blancs, on suçote une glace Haagen-Das sur la place de l’Etoile, un trouffion m’offre une fleur de gardĂ©nia. La fiesta continue lundi. Je n’arrive pas Ă  distinguer les tirs des feux d’artifices des tirs de joie ni des tirs tout court sur la Corniche Mazraa oĂč des accrochages entre le Courant du Futur et le Hezbollah font seize blessĂ©s. Chaque fois, le cƓur fait boum. Ma dĂ©cision est prise, je vais boycotter les belles bleus et les belles rouges du 14 fĂȘte se poursuit encore mardi puisque je rĂ©ussis l'examen d'arabe me permettant de passer dans la classe supĂ©rieure. Je gratte tous les points dans l’exercice sur les formules de politesse. Un sans faute en toute modestie. Il faut dire que je les rĂ©pĂšte tous les soir avant de m’endormir Ă  la place de la priĂšre Dieu y trouve son compte de toute façon ; que l’on mange, que l’on voyage, que l’on se couche, que l’on se rĂ©veille, que l'on b...., rares sont les occasions oĂč l'on omet de convoquer le TrĂšs Haut Allah Issalmak, Alla marak, Katter kheir Allah, Allah iwasselak bikheir, Inshallah betruh u btji bessalame. Amoureux Ă  distance La boite mail est pas tout Ă  fait. J’ai reçu ce jour 25 messages, mais pas un signe de est 18h34. En France, avec le dĂ©calage, c’est vrai qu’il est plus tĂŽt, 17h34. Il doit faire ses courses Ă  Auchan, peser ses tomates, choisir ses yaourts, le temps qu’il rentre, se gare, ok, je lui laisse un toujours rien. Le cƓur se serre. Je relis un ancien message. C’est bon, il dit qu’il m’aime. Ce serait dingue qu’il change d’avis en vingt-quatre mĂȘme, 19h21, je me sens mal. Je me plonge dans L’Orient-le-Jour, relis trois fois cet article sur la baisse de popularitĂ© de Sarkozy mais je me fiche de Nicolas, je veux des nouvelles de P. Je pressens la nuit blanche, les heures qui s’égrĂšnent, l’obscuritĂ© suis crevĂ©e. J’ai pas Ă©pisode de Desperate Housewives, une plaque de chocolat, la tĂ©lĂ©pathie. Salaud, il m’oublie !6h du mat, Ă©puisĂ©e, je m’endors sur l’ lendemain, j’ai la migraine et la bouche pĂąteuse. Un clic sur ma messagerie, un mail, c’est Lui Ă  6h05 ça va mon cƓur ? Sans nouvelle de toi, je ne dors pas. Tu m’oublies l'hirondelle ? » Aujourd'hui le coeur est Ă  la fĂȘte Eh ben voilĂ  ! Enfournez dans un avion toutes les parties en conflit, faites les rĂŽtir sous le soleil de Doha, ajoutez une bonne dose d’exaspĂ©ration de la population libanaise, dĂ©cortiquez les problĂšmes essentiels, ĂŽtez les politiciens de leur environnement milicien, faites-les marner dans leur jus et vous obtiendrez une Ă©lection prĂ©sidentielle prĂ©vue pour dimanche, la formation d’un gouvernement d’union nationale 16 ministres pour la majoritĂ©, 11 pour l’opposition et 3 nommĂ©s par le chef d’Etat libanais, l’adoption de la loi Ă©lectorale de 1960, la levĂ©e de l’occupation du centre-ville qui durait depuis plus d’un an et l’engagement des uns et des autres Ă  ne pas utiliser les armes pour rĂ©soudre leurs diffĂ©rends morts et deux cents blessĂ©s, selon le bilan officiel, pour parvenir Ă  cet accord sans compter les traces laissĂ©es par les combats rĂ©cents qui se superposent et rĂ©activent une mĂ©moire de la guerre civile jamais apaisĂ©e car non encore dĂ©goupillĂ©e. Seuls certains mouvements de la sociĂ©tĂ© civile tentent de faire Ă©merger cette mĂ©moire conflitcuelle en Ă©tablissant les faits, en constituant des archives, en suscitant les tĂ©moignages
 Mais, blanchis par l'amnistie gĂ©nĂ©rale de 1991, les chefs de guerre de l’époque n'ont pas lĂąchĂ© le pouvoir. Erigeant l'oubli comme politique, ces zaĂŻms font tout pour verrouiller la boite de Pandore qui risquerait de leur pĂ©ter Ă  la aujourd'hui, le cƓur est Ă  la fĂȘte, Beyrouth soupire de soulagement. Pourtant les cicatrices sont plus profondes que les quelques impacts de balles dessinant des Ă©toiles dans certaines vitrines de Mona travaille dans un quotidien d’opposition. Coquette et chiite, elle est fidĂšle au mĂȘme magasin de fringues dont la patronne est sunnite. Cette identitĂ© » communautaire n'a jamais empĂȘchĂ© ni la premiĂšre d’acheter ni la seconde de vendre ni les deux de papoter amicalement. Mais cette semaine, quand ma copine rentre dans le magasin, Ă  son marhaba » rĂ©pond un silence glacial. La patronne lui jette nous allons vous traquer jusque dans vos maisons, vous et vos amis du Hezbollah. Et nous vous tuerons ».Vocabulaire de la colĂšre, mots exutoires certes, mais chargĂ©s d’une telle violence !Allez, aujourd’hui, le cƓur est Ă  la fĂȘte, SirĂšne nous annonce un bĂ©bĂ© pour janvier. Si les tentes du centre-ville sont dĂ©montĂ©es, si les restaurants branchĂ©s qui ont fermĂ© Ă  cause de l'occupation de l'opposition depuis 2006 ouvrent leur porte, on ira place de l'Etoile porter un toast Ă  la paix, Ă  la reprise Ă©conomique et au futur rejeton de SirĂšne et Bassem. De la vie, de la mort Mabrouk ! Ils se sont mis d’accord, vont rouvrir l’aĂ©roport, peut-ĂȘtre Ă©lire un prĂ©sident et mĂȘme dĂ©bloquer le centre-ville ». Une rafale de bonnes nouvelles annoncĂ©es par la voix douce, grave et un peu traĂźnante d’Iskandar. Allez, on va fĂȘter ça ! » Mon ami arrose la paix comme il arrosait la guerre hier, avec dĂ©rision et une infinie la route de l’aĂ©roport, des militants du mouvement Khalas arrĂ©tez brandissent des pancartes Ă  l'intention des politiciens libanais partis rĂ©gler leur compte Ă  Qatar Si vous ne vous mettez pas d’accord, ne rentrez pas !»Les diplomates qataris ont rĂ©ussi Ă  rĂ©unir les freres ennemis en quelques jours, exploit que ni les efforts de l’émissaire de la Ligue arabe, ni notre Kouchner national n’était parvenu Ă  relever. Ce nƓud politique, apparemment si complexe, va-t-il se dĂ©nouer d'un coup comme celui du magicien qu'un souffle fait disparaitre ?Dehors dans la rue, un jeune Palestinien m’offre une bougie Ă  allumer Ă  l’occasion des soixante ans de la Nakbah la catastrophe. La naissance de l’Etat hĂ©breux en 1948 commĂ©morĂ©e dans la liesse chez les IsraĂ©liens est jour de tristesse pour les Palestiniens. Le vent Ă©teint trop vite les fragiles flammĂšches qu’une poignĂ©e de militants tentent d’allumer au coin de la rue Jeanne d’Arc et de la rue paix, la guerre la vie et la mort en concentrĂ© pendant une grands et petits drames les enfants de mon prof d'arabe, Camille 8 ans et Cyril 12 ans, font aussi leur deuil. Ils ont perdu le poisson rouge offert Ă  un anniversaire par un copain. L’animal a-t-il succombĂ© au stress ambiant, au bruit des tirs d’armes automatiques ? Hum, je crois plutĂŽt que c’est une indigestion qui l’a fait clamser », confie le pĂšre. Un moment, Ă©mu par les hurlements du cadet, il a pensĂ© subtiliser le poisson pour l’échanger vite-fait contre un jumeau en invoquant une prĂ©tendue rĂ©surrection. Mais la mort fait partie de la vie et les enfants doivent un jour oĂč l’autre y ĂȘtre confrontĂ©s, surtout ici ». Le paternel a donc juste proposĂ© le rachat d’un cĂ©tacĂ©. Avec son goĂ»t pour les dĂ©monstrations théùtrales et les paroles dĂ©finitives, Camille proclame solennellement Jamais je n'aurai d’autre animal, celui-lĂ  est irrrrrremplaçable. » Cyril, davantage portĂ© Ă  l’intĂ©rioritĂ©, soupire C’est notre premier dĂ©cĂšs en direct. Grand-MĂšre, ca compte pas, c’était en France ».Dehors, des klaxons annoncent la reprise de la vie normale Ă  Beyrouth. Comme les embouteillages, je les accueille avec reconnaissance et soulagement. Bach, RĂ©gina, Ali, LeĂŻla et Chopin Depuis une semaine, j’écoute Bach tous les matins. Bach contre ce mail morbide de mon club de randonnĂ©e qui annonce le dĂ©cĂšs de marcheurs pendant les Ă©vĂ©nements. Bach contre la mort de deux voisins de Nicolas Ă  Ras el-Nabeh. Bach contre la tentation de se terrer pour mater des DVD. Bach contre la les tirs, c’était la panique, aujourd’hui, la ne pas se laisser envahir par la peur et l’ Sneifer vit dans la banlieue parisienne mais se trouve coincĂ©e par les Ă©vĂ©nements Ă  Beyrouth. Elle m’invite Ă  dĂ©jeuner au Chase, place Sassine. Toujours Ă©lĂ©gante dans son corsage violet, avec ses lunettes de soleil lĂ©gĂšrement fumĂ©es, cette femme a de la classe. RĂ©gina a publiĂ© un livre intitulĂ© J’ai dĂ©posĂ© les armes qu’il faut lire. Une brĂšche dans le mur du silence entourant la guerre civile de 1975-90. Elle y reconnaĂźt avec courage sa part de responsabilitĂ© dans ce conflit qui dĂ©chira le pays du en 1962, Ă  Hadath, un village au Sud de Beyrouth, elle Ă©volue dans un environnement exclusivement maronite, jusqu’à 13 ans, je vis Ă  l’école un ennui docile qui paralyse ma pensĂ©e sans que j’en ai conscience », Ă©crit-elle. Elle ignore tout de l’autre Liban, celui des sunnites, des chiites, des druzes. Parfois, elle entend que les rĂ©fugiĂ©s palestiniens, au nombre de 400 000, ne rĂȘvent que de jeter les maronites Ă  la mer
 Rumeurs, peurs, dĂ©sinformations, mĂ©connaissance bercent cette enfance malgrĂ© un climat familial chaleureux, un pĂšre surtout magnifique et gĂ©nĂ©reux. Et puis, le 13 avril 1975, la guerre civile Ă©clate. Les milices se forment. La famille Sneifer se rĂ©fugie en montagne, repliĂ©e dans des abris de fortune, grenier peuplĂ© de souris effrayante pour la petite fille ou cave infestĂ©e de se rendre utile, rester vivante », elle propose ses services, ramasse les ordures, distribue le pain. En 1980, Ă  17 ans, elle franchit encore un pas en s’engageant dans la milice chrĂ©tienne de BĂ©chir Gemayel. Elle pense ainsi dĂ©fendre sa famille, sa patrie, sa foi et passe des transmissions Ă  un rĂ©el entraĂźnement militaire. A la mort de BĂ©chir, elle suit un autre chef, Samir Geagea mais se sent vite mal Ă  l’aise. Lorsque les factions chrĂ©tiennes se dĂ©chirent, la jeune milicienne commence Ă  douter. Quel est le sens de son combat ? Vaut-il tous les carnages, la mort de ses amis proches ? Des camarades de combat sont victimes de purges internes liĂ©s aux combats fratricides entre Hobeika et Geagea. La jeune femme les visite en prison, les dĂ©couvre torturĂ©s. Le doute se transforme en sentiment d'horreur. Un jour de 1986, elle apprend que des prisonniers, dont son ami Loubnane, ont Ă©tĂ© noyĂ©s, sur ordre de Samir Geagea. C’est la rupture. RĂ©gina quitte le Liban, tente de survivre puis de vivre en France, loin de la guerre et de ses ans plus tard, on lui apprend que la mĂšre de Loubnane est dĂ©cĂ©dĂ©e d’un cancer au village. Cette vieille femme est morte dans l’ignorance du sort de son fils disparu » alors que RĂ©gina, elle, savait qu’il avait Ă©tĂ© balancĂ© avec un poids Ă  la mer ». Elle dĂ©tenait une information qui aurait pu permettre Ă  cette femme de faire son deuil, de trouver une certaine paix. Cette prise de conscience la dĂ©cide Ă  sortir du silence. RĂ©gina Sneifer commence Ă  Ă©crire son tĂ©moignage. Et c'est picorant nos salades, nous Ă©voquons la situation actuelle qui risque de faire replonger le Liban dans cette guerre dont elle vient de m’exposer toute l’absurditĂ©. La donne est bien diffĂ©rente aujourd'hui les clivages ne sont plus entre chrĂ©tiens et musulmans et la rĂ©alitĂ© palestinienne n'est pas sur le devant de la scĂšne, en revanche, la concentration des problĂšmatiques locales, rĂ©gionales et internationales reste une le cafĂ©, je retrouve Ali Atassi, un journaliste syrien rencontrĂ© au hasard de mes pĂ©rĂ©grinations moyen-orientales. Fils d’un homme politique qui a croupi dans les geĂŽles d’Hafez El Assad pendant des annĂ©es, Ali a longtemps conservĂ© une admiration mĂȘlĂ© de ressentiment Ă  l’égard de son pĂšre qui, sitĂŽt libĂ©rĂ© est mort d’une leucĂ©mie.. C’est en tournant une vidĂ©o avec, et sur, Riad al-Turk, le plus vieux prisonnier syrien, qu’il s’est guĂ©ri de ses fantĂŽmes. Face Ă  l’ex-dĂ©tenu, le journaliste a posĂ© toutes les questions qui le travaillaient depuis tant d’annĂ©es. Un militant politique peut-il sacrifier sa famille Ă  sa Cause et priver la chair de sa chair d’une prĂ©sence ? Le film de ce dialogue est presque insoutenable de sincĂ©ritĂ©. Ali ne fait jamais dans la dentelle il aime provoquer, dit ce qu’il pense et sort une vanne qui touche dans le mille. DĂ©sormais pĂšre d’un petit Nour, ce Syrien francophone vit dans Hamra et collabore Ă  la rubrique littĂ©raire d’Al me lance Alors, tu as dĂ©mĂ©nagĂ© de ton piĂšge Ă  rat ? » Ben non, j’habite toujours chez Zico, mais ne t’inquiĂšte pas, il y a un blindĂ© devant chez moi ! » GĂ©nial, autant te protĂ©ger avec une petite cuillĂšre. »A l'heure du thĂ©, j'ai rendez-vous avec LeĂŻla qui a lancĂ© une discussion sur les violences de ces derniers jours dans sa classe de terminale. Je veux qu’ils exorcisent cette expĂ©rience traumatisante.» Elle ne s’éloigne pas beaucoup du programme officiel qui demande d’évoquer les moyens de propagande des totalitarismes. Ici, pendant les combats, entre les nouvelles diffusĂ©es par la tĂ©lĂ©vision du Hezbollah et celle du Courant du Futur, comment disposer d’informations fiables. Mercredi, la chaĂźne du parti chiite Al Manar a transmis une vidĂ©o montrant des tortures horribles commises dans la ville de Halba Akkar par des pro-Hariri sur des militants du Parti Socialiste National Syrien. Huit seraient morts, deux se seraient rĂ©fugiĂ©s Ă  l’hĂŽpital. La vidĂ©o aurait Ă©tĂ© tournĂ©e Ă  l’aide d’un tĂ©lĂ©phone portable. Vrai ou faux ? Un journaliste de l’Associated Press me confirme les faits mais non la responsabilitĂ© du Courant du une semaine, tous les soirs, je m’endors avec Chopin. Tous ces fous mangent du vent La vie reprend, pose doctement son pronostique. Zico estime que le gouvernement a titillĂ© le Hezbollah pour le faire sortir de son trou et le pousser Ă  se compromettre en tirant sur des Libanais alors que ce parti avait promis de ne jamais retourner les armes contre son propre peuple, rĂ©servant son feu Ă  l’ennemi israĂ©lien. Pour mon propriĂ©taire, ex-milicien communiste pendant la guerre civile et souvent assez bon analyste, le Hezbollah a donc vaincu militairement mais perdu en lĂ©gitimitĂ©. Ensuite, dimanche, en s’attaquant Ă  la montagne druze et Ă  Walid Joumblatt, le parti de Dieu a voulu Ă©largir le glacis protecteur de la Dahye dans la banlieue sud », affirme Zico qui prophĂ©tise des nĂ©gociations rapides puisque toutes les cartes sont sur la Michel, le silence Ă©tonnant des Etats-Unis, qui ne manquent jamais l’occasion de lancer des diatribes anti-Hezbollah, fait penser Ă  un deal amĂ©ricano-iranien. Certains l’ont compris et en tirent les consĂ©quences en rendant les armes comme Joumblatt, certains l’ont compris et hĂ©sitent comme Hariri et d’autres l’ont compris mais veulent rĂ©sister Ă  l’instar de Geagea. Si ce dernier s’entĂȘte, alors on aura un deuxiĂšme un homme en chaise roulante que l’on croise souvent Ă  Hamra me confie, poĂšte, tous ces fous mangent le vent ».Quant au chauffeur de taxi, il peste contre les sacs de sables et les barbelĂ©s qui font ressembler la conduite Ă  un ou rester. L’aĂ©roport est toujours fermĂ©. Les motivĂ©s passent en Syrie par la route du Hermel. Mon amie Hala, engagĂ©e par l’Onu pour travailler au Kosovo, a tentĂ© sa chance dĂšs samedi. Elle doit ĂȘtre en France aujourd’hui. Mais les listes d’attente sont longues pour partir de Damas. Charles ira plus loin, en Australie oĂč il compte monter un restaurant gastronomique...chinois. Moi je reste. Le Liban m’a tant donnĂ© depuis neuf mois que je ne veux pas quitter le navire en ce moment. Comment le faire comprendre Ă  ceux que j’aime en soir, avec LeĂŻla, nous faisons le point sur la journĂ©e au BaromĂštre, un bar ou l'on ecoute les chansons de Souad Massi, Marcel KhalifĂ©, Ziad Rabbani et qui sert le meilleur Fattouche de Beyrouth. Je reçois un texto d’une amie journaliste. Attention, le quartier se tend. Ne rentre pas seule ». Un client du bar, milicien du Parti Socialiste National Syrien se propose de nous ramener. En face de la maison, un blindĂ© tient la garde. Je devrais ĂȘtre rassurĂ©e mais vu passivitĂ© de l’ArmĂ©e jeudi dernier je le suis Ă  demi. La premiĂšre communion MalgrĂ© les Ă©vĂ©nements, la PremiĂšre communion de Camille est maintenue, Ă  l’Eglise St Antoine de Padoue, dans le quartier de Sin El Fil. Un taxi m’extorque le double d’une course normale pour traverser la ligne de dĂ©marcation entre l’Est et l’ ce Beyrouth chrĂ©tien et francophone flotte un air de France des annĂ©es 60. On s’appelle Charles, Rosette, Jocelyne, ThĂ©rĂšse. On fait reprendre son tailleur chez le stoppeur ». Les communiants sont en aubes et les communiantes portent des couronnes de fleurs. Dans cette Ă©glise moderne et claire, je me recueille, prenant soudain conscience qu’au cours de cette nuit terrible du 8 mai, pas un moment je n’ai pensĂ© Ă  Dieu. Il est si loin, ou plutĂŽt, je suis encore si loin de lui
Depuis quelques temps, l’Eglise libanaise a confisquĂ© » l’organisation des communions aux Ă©coles afin qu’elles se fassent dans les paroisses. Les mauvaises langues diront qu’elle rĂ©cupĂšre ainsi un marchĂ© lucratif. A l’offertoire, aprĂšs le pain et le vin, le prĂȘtre prĂ©sente une corbeille de fleurs et un drapeau libanais. Ce geste aurait heurtĂ© ma sensibilitĂ© laĂŻque ailleurs. Mais dans ce Liban au bord de la guerre civile, oĂč l’Etat se cherche, la rĂ©affirmation par les croyants de leur attachement Ă  la nation me semble un geste symbolique pertinent. D’autant qu’il s’accompagne de priĂšres pour la allons dĂ©jeuner dans un restaurant immense et impersonnel. La moitiĂ© des convives invitĂ©s sont prĂ©sents, ceux de la Bekaa n’ont pu descendre car la route est bloquĂ©e. Assise face Ă  un journaliste de la Voix du Liban - radio plutĂŽt proche du gouvernement - j’en profite pour me faire prĂ©ciser la composition de l’ArmĂ©e dont l’attitude pendant les derniers Ă©vĂ©nements fut pour le moins ambiguĂ«. Parmi les officiers tu as 40% de chrĂ©tiens. Les 60% de musulmans se rĂ©partissent Ă  Ă©galitĂ© entre chiites et sunnites. Parmi les soldats, on compte 40% de chiites. C’est pourquoi, l’armĂ©e s’est montrĂ©e neutre voire complaisante face au coup d’Etat du principal parti chiite », m’explique F. Pour dĂ©tendre l’atmosphĂšre on Ă©voque aussi ce DJ qui sĂ©vit l’aprĂšs midi sur Radio Liban et dont les propos dĂ©cousus me font souvent penser qu’il a du s’enfiler quelques joints avant de prendre le a reçu beaucoup mĂ©dailles du christ et de la vierge. Je lui ai offert Le petit Nicolas de Goscinny. Je vois qu’il a dĂ©laissĂ© la Bible illustrĂ©e et autres livres Ă©difiants pour se plonger dans mon bouquin. Il se marre comme moi Ă  son toutes les fĂȘtes de ce genre, on mange beaucoup et on boit trop. Peut-ĂȘtre plus encore aujourd’hui, dans ce prĂ©sent prĂ©caire. Chacun yeute discrĂštement l’écran de tĂ©lĂ©vision au coin du restaurant pour suivre l’actualitĂ© combats dans le Nord Ă  Tripoli, Ă  Aley, dans le Chouf entre les partisans de Joumblatt et ceux de son rival Arslan associĂ© Ă  l’opposition
 A Beyrouth on respire mais ailleurs on a peur. samedi precaire J’ai profitĂ© d’une accalmie vendredi pour filer chez LeĂŻla. Un militaire me conseille de faire fissa. Je marche, je cours, je vole
 Le gardien d’une banque qui me voit tous les matins demande si tout va bien. Oui, oui
 ». Les rues sont tenues par le Hezbollah. Les bennes Ă  ordures dĂ©bordent, des bris de verre jonchent le 10 mai, L’Orient-le-Jour titre sur Une victoire Ă  la Pyrrhus du Hezbollah. Pro-gouvernemental, le journal n’admet pas la dĂ©faite de son camp. Le parti de Nasrallah a dĂ©montrĂ© sa force et sa supĂ©rioritĂ© militaire. L’armĂ©e est restĂ©e passive, voire, complice Ă  Beyrouth Ouest. Cependant le Hezbollah n’a-t-il pas commis une erreur en s’attaquant aux organes de presse ?AprĂšs un petit dĂ©jeuner gargantuesque, on se dĂ©foule au sport puis je vais visionner un DVD et boire du vin chez Iskandar. La tension actuelle fait remonter les souvenirs de la guerre civile. SirĂšne me raconte qu’elle et son mari ont dormi dans le corridor comme dans les annĂ©es 80. Iskandar qui a des origines palestiniennes Ă©voque son enlĂšvement par les Forces libanaises il y a vingt ans. Toute la journĂ©e, les informations maintiennent le suspense on a tirĂ© sur le cortĂšge funĂ©raire de militants pro-Hariri, le Premier ministre Siniora prĂ©tend qu’il ne cĂšdera pas aux demandes du Hezbollah avant de faire volte-face. Les revendications de l’opposition sont acceptĂ©es. Les miliciens se retirent du quartier et les blindĂ©s de l’armĂ©e prennent leur soir, je vomis toutes mes tripes excĂšs d’alcool et de stress. Dimanche, j’irai Ă  la PremiĂšre communion de Camille. cette nuit-la Je traverse l’ancienne ligne de dĂ©marcation entre l’Est et l’Ouest de Beyrouth Ă  16h. Le taxi ne peut pas passer. PrĂšs de la rue Monnot, une odeur de caoutchouc brĂ»lĂ©, des poubelles renversĂ©es qui brĂ»lent, des militaires qui patrouillent avec des gilets pare-balles. Je voulais justement Ă©viter de me retrouver lĂ , Ă  cette heure lĂ . Celle de l’intervention radiodiffusĂ©e de Nasrallah, le leader du Hezbollah. Tout le monde l’attend. Va-t-il mettre de l’huile sur le feu ou calmer ses troupes. Peut-il appeler Ă  l’apaisement sans perdre la face ?D’un cĂŽtĂ©, le gouvernement qui pousse le Hezbollah dans ses retranchements, l’accusant de contrĂŽler les pistes de l’aĂ©roport et d’installer un rĂ©seau de tĂ©lĂ©communication illĂ©gal. De l’autre, ce parti de Dieu » qui considĂšre le limogeage de l’un des siens », le chef de la sĂ©curitĂ© de l’aĂ©roport Wafic Choucair, comme une dĂ©claration de guerre. Le Hezbollah exige l’annulation de cette mise Ă  pied ainsi que le gel de l’enquĂȘte concernant le rĂ©seau de tĂ©lĂ©communication. C'est le bras de fer, aggravĂ© par l’envie d’en dĂ©coudre qui couve depuis voiture finit par me prendre en stop et nous passons par la Corniche. ArrivĂ©e chez moi, j’entends les tirs d’armes automatiques. LeĂŻla me dit de ne pas rester seule mais je n’ose plus sortir. Iskandar m’invite Ă  boire avec ses amis poĂštes jusqu’au dĂ©but de la guerre. BĂ©rangĂšre me donne des conseils de sĂ©curitĂ© ne pas me mettre devant les fenĂȘtres, prĂ©parer un paquet avec quelques affaires, surtout ne pas bouger. Je sursaute lorsqu’un chat se glisse dans l’appartement. C’est toujours celui qui y est qui est le moins bien informĂ©. Sur RFI passe une Ă©mission culturelle, Pierre Arditi pĂ©rore sur le théùtre. Moi, je voudrais savoir si c’est la guerre ou je craque. Les tirs sont tout prĂšs. Mais je sors et j’appelle mon amoureux d’une cabine tĂ©lĂ©phonique. Sa voix est lointaine
 Je rentre. J’ai peur. Je pleure. Chaque balle me terrorise. Tout mon corps se cabre, je n’arrive pas Ă  maĂźtriser ce sentiment de panique comme une souris prise au piĂšge. La nuit sera 3h heures, le bruit des roquettes se mĂȘle Ă  celui d’un orage. Si ça pouvait calmer les hommes d’armes. 5h je m’endors enfin. Le lendemain, j’essaie de comprendre la situation locale devant chez moi, c’est l’armĂ©e, juste derriĂšre, les miliciens du Hezbollah. Ils sont une dizaine, entre 20 et 30 ans. Des foulards verts, les armes Ă  l’épaule, deux ou trois sont cagoulĂ©s. Ils ressemblent Ă  des rambos orientaux. Le chef » m’offre un cafĂ© tu travailles Ă  Future TV ? la tĂ©lĂ©vision proche du Courant du Futur qu’ils ont prise dans le nuit. Je me recrie Non, non ! ». Ils blaguent en critiquant Sarkozy, et vĂ©rifient que j’aime bien » le Sayyed Nasrallah
 Merci pour le cafĂ©. Au pas de course, je pars en quĂȘte de pain et de cartes tĂ©lĂ©phoniques. Dans mon frigo il ne reste que du tĂ©lĂ©phone sonne sans cesse les parents qui s’inquiĂštent, un ami journaliste en France, des potes libanais solidaires et surtout mon amoureux avec son cĂŽtĂ© bourru et tendre. Toute la nuit je me suis accrochĂ©e Ă  ses textos, je les ai relus jusqu’à les connaĂźtre par cƓur, Ă  l’instar de talismans protecteurs, une main agrippĂ©e Ă  mon tĂ©lĂ©phone portable, seul lien avec l’extĂ©rieur. Cet homme que je ne connaissais pas il y a un an est devenue la personne la plus importante de ma vie, je m’en rends compte cette je n’ai attendu le matin avec autant d’impatience comme si le soleil allait dĂ©gager le conflit. LeĂŻla a reçu un coup de tĂ©lĂ©phone de son ex. Le danger rapproche ceux qui s’aiment ou se sont aimĂ©s
 Ville morte Beyrouth est dĂ©serte. Une ville morte comme dans ces westerns amĂ©ricains oĂč les cow-boys, armes au poing attendent l’attaque imminente des bandits. DrĂŽle de contraste avec l’atmosphĂšre primesautiĂšre qui rĂ©gnait ces derniers jours, la floraison des gardĂ©nias et les janacondas qui forment des charmilles bleutĂ©es au dessus de la chaussĂ©e. C’est la grĂšve gĂ©nĂ©rale. Des manifestations contre l’envolĂ©e des prix Ă©taient prĂ©vues Ă  l’appel de la ConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale des travailleurs du Liban principale organisation syndicale du pays. DĂšs 7h30, elles ont Ă©tĂ© suspendues suite Ă  l’explosion d’une grenade Ă  Korniche el Mazraa. L’armĂ©e est dĂ©ployĂ©e, la route vers l'aĂ©roport bloquĂ©e, on entend des coups de feu prĂšs de l’UniversitĂ© libanaise, des affrontements seraient survenus entre Amal et le Courant du Futur
Au coin de ma rue, deux gros chars bleus ont pris place et les Forces de sĂ©curitĂ©s intĂ©rieurs viennent chercher des sandwiches chez mes voisins Ă©piciers, l’un des rares magasins restĂ©s ouverts aujourd’hui. Dimanche soir Ă  Beyrouth Le ciel est laiteux, lĂ©gĂšrement rosĂ©. Sur la corniche bondĂ©e, le MP3 vissĂ© sur dans les oreilles, les joggeurs trottinent, profitant de la fraĂźcheur du soir. Certains superposent pulls et anorak pour suer davantage et perdre du poids. Ils font penser Ă  des touristes s’extasient devant les flots mĂ©diterranĂ©ens tandis que les mateurs, adossĂ©s Ă  la rambarde, fixent leurs regards sur d’autres ondulations. Elles font les pĂ©pettes Ă  cette heure-lĂ  les Libanaise, hauts talons, jeans hyper serrĂ©s, lunettes de soleil grignote du maĂŻs bouilli, on suçote une glace, on fume un narghilĂ©. Le marchand de cafĂ© ambulant fait tinter l’une contre l’autres ses petites tasses en porcelaine. C’est "nurses" sri-lankaises ou Ă©thiopiennes courent aprĂšs les gamins qui zigzaguent entre les contrebas, de vieux beaux se font bronzer et quatre papis jouent aux jeune homme et sa belle se racontent leurs rĂȘves assis sur un rocher. D’autres amoureux plus ĂągĂ©s devisent en buvant un cafĂ©. A l’abri des regards, planquĂ©s dans les voitures, les couples illĂ©gitimes se bĂ©cotent. C’est dimanche soir Ă  Beyrouth. printemps culturel Depuis quelques semaines, malgrĂ© l’assassinat Ă  ZahlĂ© de deux membres du parti KataĂ«b, malgrĂ© la polĂ©mique autour d’un rĂ©seau tĂ©lĂ©phonique illĂ©gal entretenu par le Hezbollah de Tyr au Mont-Hermel, malgrĂ© l’approche d’une nouvelle session du Parlement, le 13 mai, pour Ă©lire le prĂ©sident de la RĂ©publique, mes amis ne me parle plus de politique ! Place Ă  la culture. Or ce printemps est riche en Ă©vĂ©nements artistiques. Les Libanais sortent Ă  nouveau d’autant que les prix des places pour ces spectacles sont tout Ă  fait raisonnables entre 5 et 10 Habache, le critique littĂ©raire du quotidien Al Safir a qualifiĂ© ce concert d’historique dans son Ă©ditorial. Le chanteur azĂ©ri Alim Qasimov se produisait avec sa fille, un joueur de tar luth et un autre de Kamanche viĂšle. Le rĂ©pertoire de Qasimov, d’origine paysanne, s’inspire de la tradition populaire et rurale. Il perpĂ©tue et renouvelle le mugham, cette poĂ©sie musicale qui mĂȘle l’épique au spirituel en Asie Centrale et au Moyen sur de gros coussins colorĂ©s, les artistes s’accordent. Une courte introduction musicale, puis la main de Qasimov caresse son Daf tambour et la voix s’élĂšve. Rauque, en spirale, elle semble sculpter le silence, occuper l’espace de la scĂšne puis embrasser la salle toute entiĂšre. Un duo avec sa fille Fargana Ă©voque les amours de Majnoun et Leila. Le chant est pathĂ©tique, dĂ©sespĂ©rĂ©, intense. Et pourtant, ma pensĂ©e s’évade. Je ne sais ce qui se passe dans la tĂȘte des autres spectateurs mais, en concert, chaque fois, mon esprit s’envole sur les volutes des notes vers des souvenirs, des ailleurs
 Je suis loin, si loin... Et puis soudain, la lumiĂšre blafarde, le tonnerre des applaudissement, on se sens projetĂ©, comme une boule de flipper, hors de cette magie musicale et Festival de danse contemporaine s’achĂšve. Dans l’ensemble, je reste frappĂ© par la violence des chorĂ©graphies prĂ©sentĂ©es. Gestes saccadĂ©s, musiques souvent hachĂ©es, corps qui se heurtent. Peu de sensualitĂ©, d’harmonie ou de douceur. Peut-ĂȘtre les spectacles sont-ils le reflet de notre monde actuel ?Au Théùtre Medina, le travail de la compagnie allemande Folkwang Tanzstudio, codirigĂ©e par Pina Bausch et Henrietta Horn, m’a Ă©blouit. En particulier, Auftaucher qui met en scĂšne cinq danseurs et cinq danseuses pour de multiples variations autour du couple, Attraction, rĂ©pulsion, jalousie, impulsion, joie
Au Théùtre Tournesol, une Libanaise rĂ©invente le flamenco. Sur une bande sonore rĂ©percutant un bombardement et des tirs d’armes automatiques, elle danse seule sur la scĂšne, Ă©clairĂ©e par une lumiĂšre tamisĂ©e. Son corps est plein de colĂšre retenue. Ses bras parfois se tendent brutalement comme si elle plantait une Ă©pĂ©e dans le dos d’un ennemi invisible. Elle piĂ©tine le sol avec rage. Elle danse la guerre...Au Théùtre Monot, la musique pulse, sourde. Les danseurs de hip-hop Ă©voluent Ă  un centimĂštre au-dessus du sol. Parfois, ils dansent sur les silences et c’est encore plus beau. Le spectateur assis devant moi gĂȘne ma vision. Il tourne la tĂȘte Ă  droite, s’incline ensuite Ă  gauche, puis Ă  droite, Ă  gauche. Le type devant lui gigote de façon asymĂ©trique, Ă  gauche, Ă  droite, Ă  gauche, Ă  droite, comme les branches d’un essuie-glace. Moi-mĂȘme, je me penche alternativement et inversement, Ă  droite, Ă  gauche. Et c’est toute la colonne des siĂšges situĂ©s dans le rang F du théùtre Monot qui oscillent en rythme, Ă  droite, Ă  gauche, droite, gauche. MaternitĂ©s Quatre de mes amies sont enceintes. L’une d’elle vient d’accoucher d’un garçon qu’elle ne gardera pas elle est mĂšre-porteuse pour sa cousine qui ne pouvait enfanter suite Ă  un cancer de l’utĂ©rus. Avec les autres ventres ronds » et leurs compagnons, nous allons barboter prĂšs de Amchit. Une maison bleue, une table dressĂ©e au bord de l’eau, de la musique cubaine et du bar grillĂ©. Les hommes et moi trinquons Ă  l’arak, les femmes qui attendent » sont au partout dans le monde lorsqu’un heureux Ă©vĂ©nement se prĂ©pare, la conversation roule sur les prĂ©noms Ma premiĂšre je l’ai appelĂ©e Aya ce qui signifie Ă  la fois le verset et lapuretĂ©. On dit par exemple une vie pure, une beautĂ© pure
 » [ ou du canabis pur ! Surtout si tu es de la Beqaa », glisse un impertinent]. Imperturbable la maman poursuit Bon, le problĂšme c’est que Aya est un prĂ©nom surtout adoptĂ© par les musulmans alors que mon mari est maronite ». Moi j’ai appelĂ© mon fils Noureddine comme mon pĂšre mais les gens raccourcissent et disent Nour la lumiĂšre qui est un prĂ©nom fĂ©minin. » Dans ce foutu pays, je veux ĂȘtre utopique et mon second s’appelera Salam la paix », affirme rebelle ces prĂ©noms arabe qui arborent explicitement leur sens Karim le gĂ©nĂ©reux, Darine qui a deux maisons la terre et le paradis, Rim la gazelle, Ali noble, Chaker celui qui remercie, Rafik le compagnon de route, Tarek le voyageur, Farrah la joie, Feyrouz la Turquoise, Amal l’espoir, Bachir l’annonce de bonnes nouvelles, Chirine la douce
Joumana joyau, Amin le constant, Dounia la terre entiĂšre
Une petite brune Ă©coute ces propos, l’air un peu triste. Comme moi, elle n’appartient pas au club des futures maman et me chuchote c’est dur pour moi d’entendre ça, j’ai avortĂ© l’an dernier. » Au Liban l’IVG est prohibĂ© sauf si la grossesse prĂ©sente un risque mĂ©dical pour la mĂšre. Mais comme dans tous les pays, on s’arrange toujours moyennant finances. La petite brune sort de sa torpeur mĂ©lancolique. A prĂ©sent elle est en pĂ©tard contre le Liban. Je vais quitter mon pays et en trouver un autre sans chrĂ©tiens ni musulmans, avec que des
boudhiste ! », lance-t-elle. Elle ne comprend pas pourquoi une Libanaise ne peut transmettre sa nationalitĂ© parce qu’elle est femme. Elle ne comprend pas pourquoi on s’étonne qu’elle soit sexy tout en Ă©tant de Nabathiye et qui plus est chiite. Elle ne comprend pas pourquoi on s’intĂ©resse d’abord Ă  sa confession plutĂŽt qu’à sa personne. Elle comprend trop bien pourquoi les responsables religieux ont refusĂ© l’instauration du mariage civil qui les aurait privĂ© de substantiels revenus tant il est vrai que, pour n’importe quelle dĂ©marche auprĂšs d’un Ă©vĂȘque ou d’un cheikh baptĂȘme, mariage, annulation de mariage, changement de religion
, il faut d’abord verser son colĂšre a jetĂ© un froid. On pique tous une tĂȘte dans la mer turquoise. Les ventres ronds flottent. Moi je reste pensive. DĂ©sir recomposĂ© DĂ©sir qui, sauf les prĂȘtres voudrait appeler ça manque ? », Nous parlons de quelque chose Ă  la fois rĂ©el et imaginaire », Le paradoxe du dĂ©sir, c’est qu’il y a une extrĂȘme jouissance Ă  ne pas encore en jouir », Le dĂ©sir ne doit jamais ĂȘtre interprĂ©tĂ© ».Ces citations et quelques autres, en anglais, en arabe et en français, tapissent un mur en plĂątre dans le lobby du Théùtre Medinat. Un mur, percĂ© d’une ouverture, qui porte en son milieu une Ă©tagĂšre sur laquelle sont posĂ©s des livres de Spinoza, Guettari et CortĂĄzar ainsi qu’un cactus. Cette installation, excitante et piquante, est le fruit du travail de deux critiques d’art, l’une Nataza Ilic basĂ©e Ă  Zagreb et l’autre Stephen Wright, chercheur Ă  l’Institut national de l’histoire de l’art Ă  cloison pour Ă©voquer une attraction ? Le paradoxe veut inciter le visiteur Ă  dĂ©construire la dĂ©finition gĂ©nĂ©rale du dĂ©sir pour Ă©chapper Ă  une vision normative. Echappez-vous, semble signifier la porte ouverte, fuyez les notions abstraites, figĂ©es qui enferment. Notre Ă©poque n’est pas Ă©rotique », confirme Stephen se ballade Ă  travers les extraits d’Ɠuvres de Hölderlin, Joyce, Marx, Deleuze, Foucault, Rousseau, Char
J’aime particuliĂšrement un vers de ce poĂšte qui figure Ă  gauche du mur Le poĂšme est l’amour rĂ©alisĂ© du dĂ©sir demeurĂ© dĂ©sir ».Cette installation clĂŽt le Home Works IV, un forum des pratiques culturelles qui se tient tous les deux ans Ă  Beyrouth autour d’expositions, de confĂ©rences, de spectacles. Aujourd’hui commence un festival de danse. Un oiseau m'a dit Il est parfois difficile d’aborder frontalement sa progĂ©niture. Les parents libanais utilisent alors une ruse que je trouve empreinte d’une ironique poĂ©sie. Ils disent Un oiseau m’a dit 
.que tu n’avais pas fini tes devoirs, que tu t’étais gavĂ© de fistiks cacahouettes avant le repas, que tu avais sĂ©chĂ© les cours, etc. ». L’oiseau sert ainsi le subterfuge idĂ©al pour prĂ©server l’honneur de petiot et l’autoritĂ© de l’ pĂšre de mon amie Julia n’a pas encore rĂ©alisĂ© que sa fille avait la trentaine bien sonnĂ©e. Pour lui glisser un reproche ou une question, il feinte lui aussi, remplaçant l’oiseau de service par le marc de la fin du dĂ©jeuner, observant d’un air pĂ©nĂ©trĂ© le fond de la tasse de sa fille prĂ©fĂ©rĂ©e, il assĂšne avec assurance Je vois dans le marc de cafĂ© que tu n’es toujours pas payĂ© de ton salaire de prof Ă  l’universitĂ© libanaise, que tu as pris sept kilos et ne te nourris pas convenablement, que tu ne viens pas nous voir assez souvent, que tu sors avec cet enfoirĂ© de Jamil alors que Fadi t’attend depuis si longtemps, etc. »Un procĂ©dĂ© tout Ă  fait adaptĂ©e Ă  ce pays oĂč l'essentiel est de ne jamais perdre la face. PĂąquerettes et vinaigrette Ă  Baskinta Le paysage Ă©voque la toile d’un peintre impressionniste. Des cerisiers en fleurs, un tapis de pĂąquerettes, quelques boutons d’or
 Quand un timide rayon de soleil perce les nuages lourds de pluie, on dit ici que les souris se marient ». Alors les enfants turbulents partent Ă  la recherche de ces improbables Ă©pousailles et les adultes, enfin tranquilles, peuvent boire le cafĂ© sur la terrasse face aux neiges pascales du Mont m’a invitĂ©e dans sa maison de famille Ă  Baskinta, village situĂ© Ă  1200 mĂštres d’altitude dans le Metn. C’est son grand-pĂšre qui a bĂąti cette demeure en pierre ocre en 1901. Baskinta signifie en syriaque la maison de la sagesse ». Appellation prĂ©monitoire, puisque ce lieu de villĂ©giature est aussi pays de littĂ©rature les Ă©crivains Georges Ghanem et MichaĂ«l Nouaymi, y sont enterrĂ©s. On voit le buste du second, ami intime du poĂšte Khalil Gibran, taillĂ© dans le roc. La main sous le menton, le romancier, semble contempler la vallĂ©e boisĂ©e qui plonge Ă  l’Ouest. Sa maisonnette est encore debout, percĂ©e en son centre par le tronc d’un la guerre civile, les chrĂ©tiens de la ville de ZahlĂ©, assiĂ©gĂ©e par les Syriens de l’autre cĂŽtĂ© du col, venaient s’approvisionner en munitions Ă  Baskinta. La famille de Roxane qui habitait Ă  Beyrouth s’est elle aussi rĂ©fugiĂ©e dans le village du grand-pĂšre pendant les bombardements de la capitale, offrant ainsi aux enfants un an de vacances ». Aujourd’hui, ce sont les grosses chaleurs estivales de la ville que les citadins fuient Ă  Baskinta tandis que ses habitants eux, montent encore plus haut dans des hameaux abandonnĂ©s l’ annĂ©e, le 8 septembre, la population de la rĂ©gion monte en cortĂšge jusqu’à la chapelle Sadet el KhallĂ© sachant que Khall signifie vinaigre, je traduis le nom de cet Ă©difice religieux par Notre Dame de la Vinaigrette sans toutefois saisir exactement la nature du lien existant entre la Vierge et le condiment. Nous suivons le sentier fleuri jusqu’à cette susdite chapelle de Notre-Dame-de -la-Vinaigrette, dĂ©couvrant au passage, des brins de thyms sauvages que nous cueillerons pour la salade du dĂ©jeuner. Est-ce la prĂ©sence de cette plante aromatique sur le chemin qui serait Ă  l’origine de cette fameuse histoire vinaigrette. Je me plait Ă  l’ est la plus jeune d’une famille de quatre. Le choix des prĂ©noms de enfants m’intrigue il y a d’abord Rodrigue et ChimĂšne comme les hĂ©ros du Cid de Corneille, Roxane comme l’hĂ©roĂŻne du Cyrano de Rostand et
 Chantal. Pourquoi ce prĂ©nom si plat aprĂšs avoir optĂ© pour d’autres si connotĂ©s. Parce que le prĂ©nom commençait par les mĂȘmes lettres que ChimĂšne », me rĂ©pond la famille. Certes !Sur les murs de la vieille maison familiale sont accrochĂ©s les paysages immortalisĂ©s par Rodrigue qui est Ă  la fois photographe professionnel et randonneur amateur. Malheureusement une maladie dĂ©gĂ©nĂ©rative de l’Ɠil le rend progressivement aveugle. Cruel destin pour un homme de l’ cerisiers frissonnent, le crĂ©puscule rend les gens plus tendres. Il faut quitter moment du dĂ©part, je cueille une pĂąquerette pour l’effeuiller lentement dans la voiture et m’assurer que mon amoureux m’aime toujours. J'arrache le dernier pĂ©tale blanc sur passionnĂ©ment ». Sans tricher ! week-end pascal Pour les chrĂ©tiens d’Orient, PĂąques est la grande fĂȘte de l’annĂ©e liturgique, plus significative que NoĂ«l puisque c’est la rĂ©surrection du Christ qui fonde leur foi. Le monastĂšre syrien de Mar Moussa d’ordinaire isolĂ© dans un silence recueilli, bourdonne comme une ruche. Familles chrĂ©tiennes de Damas ou d'Alep, expatriĂ©s, routards, tout le monde participe dĂšs le samedi Ă  la cĂ©rĂ©monie de la rĂ©conciliation au terme de laquelle le fidĂšle prie successivement face aux quatre points cardinaux. Paulo, le prĂȘtre officiant, nous donne rendez-vous le lendemain Ă  
 4 heures du matin pour la messe pascale. Pendant un instant, je pense qu’il blague. Que neni ! Avant l’aube, chacun descend de la montagne vers le monastĂšre, Ă  la lumiĂšre de bougies, de lampes torche ou de la pleine lune, pour se retrouver Ă  l’intĂ©rieur de la chapelle plongĂ©e dans l’obscuritĂ© totale et un silence religieux portent une cagoule noire et une Ă©tole rouge vif. Les textes sont lus en arabe classique alors je pique du nez par intermittence. La cĂ©rĂ©monie dure trois heures, lente montĂ©e en puissance qui se termine par des youyous et un dabkeh danse traditionnelle arabe sur la terrasse du couvent. On se lance les uns aux autres du Messih raqam » Christ est ressuscitĂ© dont la rĂ©ponse attendue est raqam qan » vraiment il est ressuscitĂ© ; on heurte par jeux l’Ɠuf dur du voisin pour tenter d’en briser la coquille ; on croque des sablĂ©s Ă  l’anis et du chocolat noir. A midi, exceptionnellement, il y aura de la viande et le soir, un bon petit vin rouge tirĂ© de vignes proches de festin terminĂ©, une discussion s’improvise autour de Paulo sur l’avenir de la rĂ©gion. Pessimiste, le religieux affirme qu’il s’agit dĂ©sormais de gĂ©rer le dĂ©sastre consĂ©cutif Ă  la guerre en Irak. Puisque personne ne veut plus vivre ensemble, il faut donner Ă  chaque communautĂ© religieuse ou ethnique le droit de se gĂ©rer elle-mĂȘme. On ne peut forcer personne Ă  devenir citoyen d’un Etat qui n’est pas dĂ©sirĂ©. ArrĂȘtons d’absolutiser la nation ! vitupĂšre le jĂ©suite. Pour Ă©viter les risques de guerre civile au Liban, la seule solution c’est un Maronistan, un Hezbollahistan, un Druzistan etc. En Irak, il faut que les chiites et les sunnites obtiennent leur territoire comme les Kurdes ont le leur. » Je reste perplexe devant cette perspective de cantonisation qui me semble un renoncement insupportable au pluralisme. Pas sur en plus que ce soit le rĂ©el dĂ©sir des rentrer Ă  Damas, je suis prise en stop par des chargĂ©s de mission d’une ONG française qui Ɠuvre dans le dĂ©veloppement. SerrĂ©s dans leur voiture cahotante – les devises du pĂ©trole syrien ne sont visiblement pas investies dans les infrastructures routiĂšres du pays – nous traversons une plaine jaune et sĂšche. Un homme paumĂ© dans ce dĂ©sert hostile agite un drapeau. C’est un gardien qui signale le passage du train reliant une fois par semaine TĂ©hĂ©ran Ă  Damas et qui aurait transbahutĂ© des armes interceptĂ©e par les Turcs. J’imagine le stress de ce pauvre type dont la prĂ©occupation essentielle consiste probablement Ă  se maintenir coĂ»te que coĂ»te Ă©veillĂ© pour ne pas louper les cinq minutes critiques du passage hebdomadaire de ce partenaire local de cet ONG est un prĂȘtre de village qui gĂšre un vaste domaine agricole. Avant de dĂ©peindre la triste situation hydraulique et politique de la rĂ©gion, il nous propose ses produits mĂ©lasse, raisins secs, huile d’olive. Pas question de d’exploiter la vigne autrement que pour le raisin Ă  cause du caractĂšre trĂšs sunnite » de la terre a soif. Jadis, le village disposait de 23 sources. Toutes sont Ă©puisĂ©es. Cette annĂ©e, il a fait trĂšs froid -17°C, neigĂ© deux fois mais pas une goutte de pluie n’est tombĂ©e. On parle de commerce Ă©quitable des produits locaux, mais s’il n’y a plus d’eau, ça ne sert Ă  rien », relĂšve lucide un des chargĂ©s de mission. Il suggĂšre de privilĂ©gier l’arboriculture moins gourmande et notamment les amandiers qui, aprĂšs trois ans d’arrosage, ont l’avantage de la sobriĂ©tĂ©. Dans la rĂ©gion, l’Etat syrien a tout bonnement interdit aux paysans de planter du blĂ©, de l’orge ou des lĂ©gumes, cultures trop consommatrice en souci du pauvre curĂ©, son huile d’olive est d’excellente qualitĂ© mais impossible Ă  exporter Ă  cause des problĂšmes politiques de la Syrie. L’ONG propose de faire jouer ses rĂ©seaux de solidaritĂ© et de mettre en contact le partenaire syrien avec ses alter ego tunisien pour comparer les systĂšmes d’irrigation. La visite se termine par un tour dans l’église Saint Julien un ermite originaire d’Edesse, dont le tombeau est vĂ©nĂ©rĂ© – phĂ©nomĂšne courant au Moyen-Orient – Ă  la fois par les chrĂ©tiens et les musulmans. Le prĂȘtre a voulu faire analyser les os du saint et Ă©tudier la calligraphie syriaque du sarcophage mais s’est heurtĂ© Ă  un refus de la part des autoritĂ©s ecclĂ©siales locales. Le sacrĂ© doit rester veille nous Ă©tions dans hautes sphĂšres de la spiritualitĂ© pascale et devisions de gĂ©opolitique. Aujourd’hui, j’écoute ce curĂ© parler de problĂšmes concrets, de nappes phrĂ©atiques et de sol calcaire. Mais je sens que tout cela est reliĂ©, pour le pire et pour le meilleur aussi. les "tirs de joie" Lorsqu’un leader politique libanais passe Ă  la tĂ©lĂ©vision, il pleut des balles de Kalachnikov Ă  Beyrouth. Hier, pour fĂȘter le discours de leur chef, Hassan Nasrallah, ses partisans ont tirĂ© en l’air. RĂ©sultat trois personnes blessĂ©es dont une 17h30, avenue de l’IndĂ©pendance dans le quartier d’Achrafieh, une passante a ressenti une vive douleur dans la poitrine avant de effondrer, touchĂ©e par une balle perdue qui lui a transpercĂ© le poumon, le pĂ©ricarde, le diaphragme et le foie. Elle s’en est sortie de justesse. Parfois, pendant la retransmission tĂ©lĂ©visĂ©e une bande passante rappelle qu’il est interdit de tirer en l’air. Mais tant qu’il n’y aura pas de sanctions et que les ZaĂŻm les leaders communautaires ne sĂ©viront pas contre ces pratiques, il est peu probable que cessent les "tirs de joie". le sobhieeh Chaque mois, les femmes de la famille F. se rĂ©unissent toutes gĂ©nĂ©rations confondues. Ce jeudi-lĂ , c’est au tour de la mĂšre de LeĂŻla de recevoir les tantes, cousines, niĂšces pour un sobheeh petit dĂ©jeuner gargantuesque. Les hommes sont exclus de ces retrouvailles mensuelles et chaleureuses. A 10h, elles sont toute lĂ , une vingtaine de femmes, voilĂ©es ou non, en robe ou en jean. La plus ĂągĂ©e a 82 ans, la plus jeune vient de naĂźtre et la moitiĂ© des convives a vĂ©cu en CĂŽte-d’Ivoire. Sur la table, des manaĂŻches, du labneh, des oignons sauvages, des radis et du foul parfumĂ© Ă  l’ail. La maĂźtresse de maison s’est levĂ©e Ă  5 heures du matin pour prĂ©parer ce festin. En dessert, elle offre des oranges amers, un kenifĂ© gĂąteau au miel et au fromage Ă  1000 calories la portion et une espĂšce de gĂ©noise crĂ©meuse et colorĂ©e dont on trouve la rĂ©plique dans les boulangeries chinoises de mains piochent dans les plats. Ma voisine infirmiĂšre, nĂ©e Ă  Abidjan a vĂ©cu en France, en Suisse, aux Etats-Unis et au Liban, s’est mariĂ©e avec un lointain cousin, a divorcĂ© au bout de six mois et dĂ©sormais s’occupe d’une entreprise d’import-export de fleurs entre l’Afrique et la France. Jamais je ne reviendrai vivre ici, m’explique-t-elle. Le pays est trop instable et communautaire. J’ai passĂ© mon enfance en CĂŽte-d’Ivoire en me dĂ©clarant libanaise. Point. C’est au Liban que j’ai dĂ©couvert ma confession non seulement musulmane mais chiite !!! »L’hĂŽtesse a hĂ©sitĂ© Ă  maintenir ce repas traditionnel. Son frĂšre se meurt d’un cancer dans une clinique Ă  Bordeaux. Il souhaiterait finir ses jours lĂ  oĂč il les a commencĂ©, en CĂŽte-d’Ivoire tout en Ă©tant enterrĂ© au Liban, son pays. CompliquĂ© comment concilier des identitĂ©s en millefeuilles ?SitĂŽt le sohbiye terminĂ©, tout le monde se lĂšve et disparaĂźt. Avant de quitter, une amie de la famille qui porte le doux nom de SirĂšne prend ma tasse de cafĂ©, la renverse puis traduit » les dessins laissĂ©s par le marc. Tu vas recevoir une belle somme d’argent Alhamdullilha, tu hĂ©sites entre deux voies, l’une te donnera la joie laquelle mystĂšre ! et tu rencontreras une femme aux long cheveux et enceinte ». Jeune mariĂ©e, SirĂšne a une belle chevelure brun roux. C’est elle la femme enceinte que je dois rencontrer, j’en suis sĂ»re ! A mon tour, je joue les madames Soleil et lui prĂ©dit l'arrivĂ©e prochaine d'un bĂ©bĂ©. Elle sourit et reprend du KĂ©nifĂ© pour le futur enfant » A propos, aujourd'hui, jour de printemps, c’est aussi la fĂȘte des mamans au Liban. Laure et Joseph Accepterais-tu de relirrrrre mon manuscrrrrrit ? Ȃa me pompe ! Je suis d’une humeur de chien et n’ai aucune envie de parcourir la centaine de pages Ă©crites par la Doyenne de la facultĂ© des sciences de l’ comment dire non Ă  cette voix qui chante au tĂ©lĂ©phone ? Oui, bien sĂ»r je lirai votre document avec plaisir »Je avons rendez-vous au CafĂ© des Lettres pour la remise du texte Ă  corriger. Nada est une Libanaise d’une quarantaine d’annĂ©es. Un visage long, Ă©trangement rectangulaire posĂ© sur un corps immense et mince. Silhouette d’échassier, toute vĂȘtue de noir. Quand elle marche on dirait une danseuseJe tente d’ĂȘtre aimable sans vraiment me convaincre moi-mĂȘme et rentre au studio avec le manuscrit sous le bras. Me voici Ă  ma table de travail, le crayon rouge affĂ»tĂ©, prĂȘte Ă  dĂ©zinguer, griffonner, gribouiller. VĂ©ritable sniper de la correction, je ne laisserai rien puis dĂšs les premiĂšres phrases, le charme agit. Des phrases simples et limpides se succĂšdent pour raconter l’histoire de Joseph et Laure, les parents de la Doyenne de la facultĂ© des sciences de l’Education. Un rĂ©cit d’engagement humaniste au sein d'un couple soudĂ© par un amour mĂšre de Nadia, nĂ©e en 1929, dĂ©cĂ©dĂ©e en 1997, fut une grande figure de la lutte pour les droits des femmes au Liban et dans le monde arabe membre du ComitĂ© des droits de l’homme de l’Onu, vice-prĂ©sidente du Conseil International des Femmes, vice-prĂ©sidente de la FĂ©dĂ©ration Arabe des Femmes et prĂ©sidente du Conseil National Libanais pour les femmes. Je la vois Ă  travers les mots de sa fille Ă©lĂ©gante, attentive au dĂ©tail, fĂ©rue d'arts et de lettres, recevant peintres et romanciers Ă  sa table, belle certainement et surtout amoureuse jusqu’à la fin d’un grand enfant idĂ©aliste
 Elle l'a rencontrĂ© sur un lit d'hopital, il avait pris un mauvais coup lors d'une le pĂšre, fut un avocat rĂ©putĂ©, activiste des droits humains, fondateur en 1969 du Parti DĂ©mocratique Libanais et prĂ©sident de l’Association Libanaise des Droits de l’Homme. Il mourut en 1995, au lendemain de sa nomination comme ministre de l’Environnement dans le gouvernement de Rafic Hariri Leur fille les prĂ©sente par petites touches, Ă  travers des anecdotes qui dĂ©voilent une maison du bonheur, malgrĂ© la guerre civile et le suicide d’une de leur fille. Le texte dĂ©gage tant d’amour
Je me la joue plus modeste lors de notre deuxiĂšme rendez-vous avec Nada, dans un bar cosy installĂ© Ă  l’étage d’une ancienne demeure beyrouthine. Nada rĂ©pond avec douceur Ă  toutes mes questions sur Laure et Joseph, le secret de leur couple, le moteur de leur engagement
 Toujours cette voix chantante. C’est magnifique de parvenir Ă  travers les mots Ă  faire aimer aux lecteurs, en l’occurrence Ă  une lectrice mal lunĂ©e, ces inconnus cĂ©lĂšbres, ses parents Laure et Joseph Moghaizel. Souk Ă  SaĂŻda Je traĂźne ma tristesse dans le souk de SaĂŻda. L’odeur de pain chaud se mĂȘle Ă  celle du cafĂ© moulu. Des poulets dĂ©capitĂ©s pendent Ă  des crochets de fer. Les rougets, gueule ouverte, me fixent de leur yeux vitreux. Plus loin, les alignements sages de chaussettes succĂšdent aux piles de soutiens gorges couleurs pastels, taille femmes nĂ©gocient leurs foulards mordorĂ© avec de fines dentelles pour la mĂšre, en nylon rouge vif pour la la route asphaltĂ©e, au milieu des voitures surgit soudain un cavalier au galop, crĂ©ant un joyeux bordel dans la circulation dĂ©jĂ  SaĂŻda, l'ex-Premier ministre Rafic Hariri veille du haut d'immenses affiches. Photos en pieds, portrait en solo ou avec son fils, le miliardaire sunnite est partout. L'arĂŽme vanillĂ© des patisseries m'Ă©coeurent. Je quitte le centre pour la mer. La digue est longue, le vent glacĂ© et le soleil agressif. Un bataillon de mouettes au garde-Ă -vous tournent le dos aux flots Ă©meraudes. Les oiseaux attendent je ne sais quoi. Moi aussi j’ que le vent apaise mes remous intĂ©rieurs. Je t'attends... J’ai rencontrĂ© Arafat » Ahmad Ă©voque la rencontre sans forfanterie. Fin des annĂ©es 70, le Liban se trouve plongĂ© dans la tourmente de la guerre civile. L’OLP a encore son siĂšge Ă  Beyrouth. Les Syriens sont arrivĂ©s en 1976 et les IsraĂ©liens en 1978. Il y a aussi des marines amĂ©ricains, des soldats français, des Italiens... BientĂŽt, les Iraniens pousseront leurs pions. Le Pays du CĂšdre est alors un terrain de jeu pour tous les acteurs rĂ©gionaux et internationaux de la Guerre froide. Ahmad, Ă  peine sorti de l’adolescence, joue encore au foot. Un aprĂšs-midi, sur le stade oĂč il dribble, apparaĂźt un homme barbu coiffĂ© d’un keffieh noir et blanc. C’est Yasser Arafat. PoignĂ©e de mains, Ă©changes de propos autour du foot, de la politique, de la guerre
 Quelques semaines plus tard, Ahmad rejoint les partisans libanais des fedayins palestiniens. On l’entraĂźne au maniement de l’AK47, il coiffe lui aussi le keffieh et professe des idĂ©es famille d’Ahmad est sunnite et d’origine modeste. Son pĂšre a deux Ă©pouses et huit enfants. C’est une espĂšce de Rhett Butler libanais, qui a fait sa pelote pendant le conflit grĂące Ă  la contrebande de cigarettes. Il apprĂ©cie peu l’engagement de son fils. Pour calmer ses ardeurs de combattants gauchistes, il l’envoie au paradis de la consommation, aux Etats-Unis. Ahmad dĂ©barque seul en Californie, y rencontre une AmĂ©ricaine, se marie et fait un enfant. Un mariage pour les papiers se transforment en une forte histoire d'amour. Sa belle-mĂšre est danoise et son beau-pĂšre mexicain, ils ont vu le film polĂ©mique Jamais sans ma fille, tirĂ© du best-seller de Betty Mahmoody et vivent dans la crainte qu’Ahmad n’enlĂšve un jour leur petite-fille pour l’emmener dans ce Moyen-Orient si effrayant vu de Los seize ans d’AmĂ©rique et un divorce, Ahmad dĂ©cide de rentrer au pays. Il arrive Ă  Beyrouth les poches vides, sans plan de carriĂšre. T’as donc rien fait lĂ -bas », rĂąle son pĂšre inflexible. Le Liban qu’il retrouve a bien changĂ©. Marx n’est plus Ă  la mode, le Mur de Berlin est tombĂ©, il faut faire de l’argent, profiter de la reconstruction. Il se sent un peu Ă©tranger dans son propre pays, sympathise surtout avec les autres histoire, il me l’a racontĂ©e lors d’une interview en 1998 devant une glace Ă  la fraise. Je le retrouve dix ans plus tard devant un verre de kefraya, rĂąblĂ©, coiffĂ© en brosse, toujours trĂšs beau, juste un peu vieilli. Il a refusĂ© de rentrer dans l’entreprise familiale de cigarettes, prĂ©fĂ©rant mettre ses talents au service d’une boite internationale. D’aprĂšs ce que j’ai compris, il joue les pompiers quand des problĂšmes se posent au sein des filiales d'un groupe qui vend des programmes Ă©ducatifs...amĂ©ricains. Souvent entre deux avions, il voyage partout dans le monde, surtout dans le Golfe. Etrange mĂ©lange de grande douceur et de fermetĂ©, Ahmad fait merveille du Caire Ă  me perds dans son appartement qui contient six fois mon deux-piĂšces parisiens. Au quatriĂšme Ă©tage du mĂȘme immeuble habitent ses parents, au second il y a son frĂšre aĂźnĂ© et tout en haut, une soeur. Le matin, la maman bas le rappel pour partager le labneh et les olives du petit-dĂ©jeuner. Parfois les neveux et niĂšces dĂ©barquent le soir chez ram tonton Ahmad. Cette cohabitation familiale intergĂ©nĂ©rationnelle n’est pas rare au s’est remariĂ© avec une Libanaise. Ça a durĂ© six mois. AmĂ©ricain au Liban, Libanais aux Etats-Unis, c’est une identitĂ© pas trĂšs facile Ă  gĂ©rer. Garantir l'avenir Dans l’édition du 7 mars de L’Orient-le-Jour, l’Association du Foyer de l’Enfant Libanais AFEL publie un appel Ă  la gĂ©nĂ©rositĂ© des lecteurs 30 ans ont passĂ© d’amour, de don, de partage et de difficultĂ©s, d’espoir pour un meilleur avenir des enfants ». Et juste au dessus, je tombe sur un autre insert publicitaire ProtĂ©ger votre voiture, bureau, magasin, appartement, du risque de terrorisme/guerre/guerre civile, par un plan d’assurance exclusif, couvrant valeur entiĂšre. Prix Ă©tudiĂ©s. North Assurance. Appelez le 01/511 995. »Je me demande parfois si la rĂ©daction de ce journal ne fait pas exprĂšs de juxtaposer ainsi les encarts de pub afin de susciter une rĂ©action et d’illustrer la schizophrĂ©nie du pays ?Pour sauver le Liban, faut-il investir sur les enfants ou sur une bonne assurance ? Chaud-froid dans le Chouf Notre convoi a enfin quittĂ© Beyrouth. Nous devions partir trĂšs tĂŽt mais le temps de trouver les moufles des uns, les bonnets de autres et d’engouffrer les croissants aux amandes de chez Ali Baba, le soleil est dĂ©jĂ  haut. La mĂ©tĂ©o s’est plantĂ©e, elle annonçait un grand soleil et c'est la purĂ©e de pois. On s'entasse dans les 4X4, mon prof d’arabe et sa famille, son beau-frĂšre et ses gamins, une cousine esseulĂ©e et une amie enceinte sur le point d’accoucher. AprĂšs une pause manouchĂ© pour les petits sorte de pizza mais en bien meilleur, une pause cafĂ© pour les grands, une pause pipi pour tout le monde, nous voici dans le massif du Chouf, en pays Druze. Quelques vieux en habits traditionnels observent moqueurs notre dĂ©barquement. AprĂšs une heure de marche, le groupe redescend manger, sauf mon prof d’arabe et moi. On chausse les raquettes et Ă  nous les grands Ă©charpes de brumes s’accrochent aux branches de cĂšdres centenaires. On ne parle pas, ou si peu. Rompre la paix de cet espace immaculĂ© serait indĂ©cent. Seul le chouik chouik de nos raquettes rĂ©sonne dans la montagne. Notre dĂ©marche ressemble Ă  celle de pingouins malhabiles. Je me marre en silence. La neige enivre. A travers le frimas, j’aperçois mon prof, lĂ©gĂšrement voĂ»tĂ©e, esquisser quelques saut de carpes comme un personnage de dessins animĂ©s. Il est heureux et chantonne. Sur le bas cĂŽtĂ©, une Ă©trange fleur Ă©merge du givre. Sa corolle violette tachetĂ©e de jaunes est un miracle de couleur dans cet univers la pente augmente, la pensĂ©e s’épaissit, devient lourde, colle aux pas. Le poids de la fatigue pĂšse. Puis, au fur et Ă  mesure de la progression, l’esprit s’épure, s’accroche Ă  la nature, s’égard en rĂȘveries au rythme de la marche. Droite, gauche. Droite, gauche. Je pourrai aller au bout du croisons un club de randonneurs. Leur guide Ă©change quelques mots avec mon compagnon de marche. En l’espace de cinq minutes, je les vois troquer leur numĂ©ro de portable l’un informe l’autre qu’il lance un label de commerce Ă©quitable et l’autre rĂ©torque que justement » lui-mĂȘme est producteur d’huile d’olives. Je reste stupĂ©faite par la capacitĂ© des Libanais Ă  mĂȘler loisirs et business n’importe oĂč, mĂȘme sur les pentes enneigĂ©es du Chouf. J’ai vu des cartes de visites s’échanger entre inconnus dans la salle d’attente d’un cabinet mĂ©dical, dans l'ascenseur entre le rez-de-chaussĂ©e et le troisiĂšme Ă©tage, dans la file d’attente d'un cinĂ©ma
 Pas de temps mort pour le commerce chez les descendants des PhĂ©niciens !Au sommet, le vent souffle. La crĂȘte est chauve, sans neige. Nous grignotons pommes et des manaĂŻches avant de regagner la plaine et puis la Ă©puisĂ©e et gelĂ©e, je me suis effondrĂ©e sur le canapĂ© de mon studio, toute lumiĂšre allumĂ©e, bercĂ©e par le ronron du chauffage Ă©lectrique. Je m’enfonce dans un songe un paysage tout blanc, le brouillard si dense qu’il dĂ©gage une odeur Ăącre, des flocons gĂ©ants qui tombent drus avec un bruit de tonnerre. Oui, c’est ça, ils tambourinent. Merde ! je ne rĂȘve pas ! Il est Ă  peine 22 heures, les Sri Lankaises du dessus frappent Ă  la porte, hurlent pour que je me rĂ©veille. Le studio est envahi par une Ă©paisse fumĂ©e qui pue le plastique. Quelques flammes lĂšchent dĂ©jĂ  le mur de la mezzanine, on se prĂ©cipite, on Ă©teint le feu naissant. C’est un court-circuit. Le voisin du dessous, beaucoup plus anxieux que moi-mĂȘme qui suis encore Ă  moitiĂ© dans mon rĂȘve, m’invite Ă  passer la nuit chez lui. Je remercie tout le monde. C’est un jeu de mot un peu facile mais je leur dois une fiĂšre chandelle ! Rahet khatife elle a Ă©tĂ© enlevĂ©e ! Pour convoler en juste noce au Liban, il faut que les familles des futurs Ă©poux soient d’accord. Dans le cas contraire, il arrive, encore aujourd’hui, que le garçon enlĂšve la jeune fille. Il s’agit d’un khatife. Mais parfois, ce kidnapping romantique n’est qu’un subterfuge pour Ă©viter de payer la noce au prix forts. En cas de gĂȘne financiĂšre, on simule le rapt, avec la complaisance des parents, et le mariage se cĂ©lĂšbre en catimini, Ă  moindre coĂ»t. A lire ! La Coquille, Moustafa KhalifĂ©, Actes Sud, 2007J’ai lu nombre de tĂ©moignages sur l’univers carcĂ©ral. Jamais pourtant un rĂ©cit comme celui de La Coquille, qui raconte la dĂ©tention d’un prisonnier politique syrien, ne m’avait bouleversĂ© Ă  ce point. J’en suis sortie groggy. Est-ce parce que la Syrie fut un temps ma seconde patrie ? Je ne crois Coquille n’est pas seulement un tĂ©moignage, c’est une Ɠuvre littĂ©raire trĂšs tenue, au bout duquel on constate avec effroi que le rĂ©gime dictatorial parvient, malgrĂ© l’incroyable rĂ©sistance de l’ĂȘtre humain, Ă  l’abĂźmer de façon dĂ©finitive. L’humiliation, la torture physique et moral, le sevrage de respect, de sympathie, d’amour rendent fou, au mieux laissent une trace indelebile. Et je crois que je refuse, du fond de mes tripes, la notion du plus jamais ou du trop tard, plus rien a faire. Or ce livre montre qu’existe quelque chose de trĂšs prĂ©cieux chez les hommes - je ne sais lui donner un nom - que d’autres hommes s’acharnent Ă  faire disparaĂźtre. Pourquoi ? Je l’ignore. 
 l’homme ne meurt pas en une seule fois, Ă©crit l’auteur, Chaque fois qu’un proche, un ami, une connaissance Ă  lui meurt, la place que ce proche ou cet ami occupait meurt dans l’ñme de cet homme. Avec le temps, avec les morts qui se succĂšdent, il meurt en nous de plus en plus d’endroits. Moi je porte en moi un grand cimetiĂšre. » Tel est l’amer constat de Moustafa KhalifĂ© aprĂšs treize ans, trois mois et trois jours de dĂ©tention en cauchemar de Moustfa Khalife commence Ă  l’aĂ©roport de Damas, Ă  son retour de France oĂč il a achevĂ© des Ă©tudes de cinĂ©ma. DĂšs son arrivĂ©e, il est cueilli par la police politique syrienne et accusĂ©, de façon absurde car il est chrĂ©tien melkite, de faire parti du mouvement des FrĂšres musulmans. On est en 1982, le prĂ©sident Hafez Al Assad au pouvoir a lancĂ© dans tout le pays un terrible mouvement de rĂ©pression. Moustafa KhalifĂ© va payer trĂšs cher le mauvais timing du retour dans son pays natal. AprĂšs de terribles tortures dans les sinistres locaux de la SĂ»retĂ© gĂ©nĂ©rale, il est envoyĂ© en plein dĂ©sert dans un lieu dont le nom fait encore trembler en Syrie la prison de Tadmor. Cet immense centre de dĂ©tention - aujourd’hui fermĂ© - fut le théùtre de toutes les abjections. Les noms des tortures sonnent comme des rites initiatiques sadiques la chaise allemande qui Ă©tire la colonne vertĂ©brale, les mouvements de sĂ©curitĂ© imposĂ© au dĂ©tenus pour vĂ©rifier qu’il n’a rien cachĂ© dans son anus, le shabeh qui suspend des heures le corps du prisonnier
 Les geĂŽliers dĂ©ploient une inventivitĂ© incroyable pour humilier leur proie, leur faisant manger de la morve, des souris, boire l’eau des Ă©gouts, les obligeant Ă  imiter toutes sortes d’animaux, les soumettant sans cesse au fouet. Quand je sortirai de prison, je boirai des quantitĂ©s astronomiques d’eau, d’arak, de whisky, toutes sortes de boissons froides et chaudes, pourtant je n’arriverai pas Ă  me dĂ©faire de la sensation que la morve de ce policier est collĂ©e Ă  mon estomac, mon gosier, et qu’elle refuse de sortir. » MĂȘme la promenade est souffrance, le prisonnier doit se tenir tĂȘte courbĂ©e, yeux fermĂ©s tenant l’élastique du pyjama de son compagnon d’infortune qui marche devant lui sous peine d’ĂȘtre pointĂ© », c'est-Ă -dire fouettĂ©. Je marche dans cette colonne qui tourne autour de la cour 
 Je me demande quelquefois qu’est-ce que je suis ? Un homme ? Un animal ? Une chose ? »Pour combler les plages immenses d’une immobilitĂ© imposĂ©e, KhalifĂ© pratique le rĂȘve Ă©veillĂ© pensĂ©es Ă©rotiques au dĂ©but, puis pendant l’annĂ©e de la faim » oĂč le dĂ©jeuner se limite Ă  trois olives et le dĂźner a une cuillĂšre de confiture ou un Ɠuf, le prisonnier rĂȘve de festin de viandes grasses Mais si je pouvais en quelque sorte assouvir les besoins suscitĂ©s par mes rĂȘveries Ă©rotiques, il m’était impossible de satisfaire ceux que dĂ©clanchaient mes rĂȘves culinaires ! »L’auteur va souffrir doublement de cet enfermement accusĂ© d’ĂȘtre espion et athĂ©e, il se retrouve ostracisĂ© par les quelque 300 codĂ©tenus de sa cellule. Il est l’impur, Ă  qui l’on ne peut parler, qu’il est dĂ©fendu de toucher, que l’on menace de mort. L’homme se crĂ©e alors une coquille et commence Ă  Ă©pier, en silence. Chaque dĂ©tail, il va le mĂ©moriser et se rĂ©citer quotidiennement le texte de ce qui deviendra ce journal aujourd’hui publiĂ©. La mĂ©morisation – du Coran, du nom et de l’origine des exĂ©cutĂ©s
 - devient repĂšre essentiel, moyen de survie dans cet espace hors du temps oĂč les prisonniers se prĂ©cipitent sur la page d’un journal que le vent, un jour de tempete, a fait pĂ©nĂ©trer dans la cellule et qui nourrira leurs conversations deux annĂ©es de rĂ©cit tĂ©moigne de la lĂąchetĂ© collective mais aussi de moments de solidaritĂ© lorsqu’ un prisonnier doit ĂȘtre opĂ©rĂ© au sein de la cellule et que les dĂ©tenus fabriquent le scalpel Ă  partir de boĂźte de sardines et l’alcool avec la confiture du petit-dĂ©jeuner. Le patient sauvĂ© sera finalement pendu, un an plus recrĂ©e dans cet espace confinĂ© une sociĂ©tĂ© avec ses codes et ses postes » il y a les tasseurs, de gros balaises qui, dans une petite cellule oĂč l’on peine Ă  se mettre chacun tĂȘte bĂȘche pour dormir, vont pousser les rangs, il y a le chef des prisonniers cooptĂ© qui distribue la nourriture et gĂšre les problĂšme logistiques, il y a les jeunes pousses qui reçoivent double portion de nourriture parce qu’ils s’occupent d’arracher les dents cariĂ©es
AprĂšs une dĂ©cennie de silence, un compagnon de cellule vient enfin rompre le silence de KhalifĂ© qui semble presque effrayĂ© par l’intensitĂ© du sentiment d’amitiĂ©. Avec cet ami, poĂšte et artiste, il retrouve de menus plaisirs dans la prison de Tadmor ensemble ils pratiquent
la conversation, jouent aux Ă©checs avec des pions fabriquĂ©s Ă  partir de la mie de pain, peignent en grattant des morceaux de pain brĂ»lĂ© pour obtenir de la poudre noir, de la sauce tomate pour la rouge
 La Coquille craque alors comme lorsque KhalifĂ© pleure devant les premiers concombres arrivant dans la cellule leur odeur, la couleur verte rĂ©veillent tout d’un coup trop de vie dans cette prison du bout de ce tunnel, il n’y a pas de happy end. Certes, KhalifĂ© est libĂ©rĂ© il refuse pourtant obstinĂ©ment de signer un remerciement au prĂ©sident pour ce geste de clĂ©mence et c’est son frĂšre qui posera son paraphe. Pourtant je n’arrivais pas Ă  ĂȘtre gai, et pas une fois je ne pus rire de bon cƓur. Est-ce que la joie Ă©tait morte en moi au milieu de toute cette mort ? Allais-je rester comme ça ? Pourquoi ? Allais-je continuer Ă  porter en moi des monceaux de supplice et de mort qui Ă©toufferaient tout ce que la vie peut avoir de beau ? » L’homme revient de si loin qu’il semble errer sans attache. Depuis que je suis sorti de prison, je sens entre moi et les autres, mĂȘme les plus proches, mes frĂšres, ou Lina, un fossĂ© impossible Ă  combler ». Sa vie semble gelĂ©e. A nouveau, KhalifĂ© se rĂ©fugie dans sa coquille. Le printemps pointe son nez Une lumiĂšre plus jaune. Un soleil caressant. Une brise lĂ©gĂšre et douce. Le matin, un oiseau pĂ©pie sous ma fenĂȘtre. Le soir, les chats miaulent Ă  fendre l’ñme. L’épicier arbore un sourire nouveau. LassĂ©e par les oranges, les mandarines et les pommes rouges, je guette l’arrivĂ©e des fraises sur l’étal du marchand des quatre-saisons. Je veux croire au printemps et dĂ©laisse le manteau. Sur la terrasse du CafĂ© Costa, j’ai remarquĂ© un petit carrĂ© ensoleillĂ© Ă  partir de 10h du matin oĂč il fait bon lire la phrasĂ©ologie pompeuse du quotidien francophone l’Orient-le-Jour. On prĂ©cipite la saison en Ă©chafaudant mille projets de randonnĂ©es le sommet culminant du pays, Qornet el saoda 3083 m ou alors plus modestement le Mont-Hermon 2814. Les Libanais ne boudent plus la corniche. Ils s’y retrouvent en bandes, l’unitĂ© de base au Liban oĂč l’on ne peut envisager se rendre seul ni au cinĂ©ma, ni au théùtre, ni au restaurant. On sort en duo ou Ă  quinze !L’arrivĂ©e de la nouvelle saison chasse les sombres prĂ©dictions de guerre, les relĂšgue vers l’hiver. Je veux y croire. Mais le chauffeur de taxi n’est pas d’ Tu verras, habbibi, il va y avoir la guerre en Ah, tu crois. Et pourquoi dans un mois ?- Parce que maintenant, il fait encore trop froid !Beyrouth est un microcosme qui tangue au grĂ© de vagues rumeurs. Elles enflent et se propagent pas seulement dans l’habitacle des taxis mais aussi dans les milieux avertis », comme au sein de cette trĂšs sĂ©rieuse ONG libanaises oĂč se dit volontiers qu’IsraĂ«l va lancer la bombe atomique sur les bases du Hezbollah
. Des bĂȘtises, rĂ©torque mon voisin Ali-le-sage. Le printemps, c’est la vie, ça se respecte ».Dans un pays au bord du gouffre, oĂč j’éprouve parfois un certain malaise Ă  me sentir si heureuse, si amoureuse, ce printemps qui s’offre Ă  tous avec sa connotation de renouveau mĂȘme illusoire, apaise mon sentiment de culpabilitĂ©, la revĂȘt d’un fragile vernis de lĂ©gitimitĂ©. Le keffieh Mon pĂšre m'a offert un keffieh noir et blanc, dĂ©nichĂ© dans un souk en Syrie. Ce foulard, devenu avec Yasser Arafat l'emblĂšme de la cause palestinienne, me vaut souvent des sourires ou des clins d'oeil complices Ă  Beyrouth. Il faut dire que j'habite Hamra, un quartier mixte et plutĂŽt ouvert. Ce week-end, je suis invitĂ©e Ă  SaĂŻda, dans le sud, fief sunnite du dĂ©funt Premier ministre Rafic Hariri. Mon hĂŽtesse me demande gentiment de troquer mon keffieh contre un foulard en mousseline bleu. Dans la sociĂ©tĂ© libanaise hyperpolarisĂ©e, vĂȘtements et couleurs traduisent, qu'on le veuille ou non, une appartenance partisane. Vert et jaune c'est le Hezbollah, orange le Courant Patriotique Libre d'Aoun, bleu le Courant du Futur de Hariri..."MĂȘme mon porte-clĂ© orange, je prĂ©fĂšre le cacher", explique cette femme chiite qui voue aux gĂ©monies tous ces partis responsables selon elle de l'impasse actuelle. Quelmot dĂ©signe Ă  la fois un petit fouet et un oiseau souvent confondu avec une hirondelle ? martinet De quel pays les "coptes" sont-ils les habitants chrĂ©tiens ? On dirait que vous avez besoin d’aide avec le jeu CodyCross Oui, ce jeu est difficile et parfois trĂšs difficile, c’est pourquoi nous sommes lĂ  pour vous aider. C’est pourquoi ce site web est fait pour – pour vous aider avec CodyCross On le confond parfois avec la mouette rĂ©ponses, ainsi que des informations supplĂ©mentaires comme des astuces, astuces utiles, astuces, etc. En utilisant notre site Web, vous pourrez rapidement rĂ©soudre et complĂ©ter le jeu CodyCross qui a Ă©tĂ© créé par le dĂ©veloppeur Fanatee Inc avec d’autres jeux. Si vos niveaux diffĂšrent de ceux ici ou vont dans un ordre alĂ©atoire, utilisez la recherche par indices ci-dessous. CodyCross Le puzzle du jour Moyen 16 septembre 2021GOELAND
Lhirondelle de fenĂȘtre est facilement reconnaissable d’une part grĂące Ă  son Ă©lĂ©gante silhouette. D’autre part, par sa couleur : son dos, ses ailes et le dessus de sa tĂȘte sont de couleur noir-bleutĂ© avec des reflets mĂ©talliques. A l’opposĂ©, son ventre, sa gorge, son croupion et ses pattes sont blancs et contrastent avec le
Une Hirondelle en ses voyages Avait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup vu Peut avoir beaucoup retenu. Celle-ci prĂ©voyait jusqu'aux moindres orages, Et devant qu'ils fussent Ă©clos, Les annonçait aux Matelots. Il arriva qu'au temps que le chanvre se sĂšme, Elle vit un manant en couvrir maints sillons. " Ceci ne me plaĂźt pas, dit-elle aux Oisillons Je vous plains ; car pour moi, dans ce pĂ©ril extrĂȘme, Je saurai m'Ă©loigner, ou vivre en quelque coin. Voyez-vous cette main qui par les airs chemine ? Un jour viendra, qui n'est pas loin, Que ce qu'elle rĂ©pand sera votre ruine. De lĂ  naĂźtront engins Ă  vous envelopper, Et lacets pour vous attraper, Enfin mainte et mainte machine Qui causera dans la saison Votre mort ou votre prison Gare la cage ou le chaudron ! C'est pourquoi, leur dit l'Hirondelle, Mangez ce grain; et croyez-moi. " Les Oiseaux se moquĂšrent d'elle Ils trouvaient aux champs trop de quoi. Quand la chĂšneviĂšre fut verte, L'Hirondelle leur dit " Arrachez brin Ă  brin Ce qu'a produit ce maudit grain, Ou soyez sĂ»rs de votre perte. - ProphĂšte de malheur, babillarde, dit-on, Le bel emploi que tu nous donnes ! Il nous faudrait mille personnes Pour Ă©plucher tout ce canton. " La chanvre Ă©tant tout Ă  fait crue, L'Hirondelle ajouta " Ceci ne va pas bien ; Mauvaise graine est tĂŽt venue. Mais puisque jusqu'ici l'on ne m'a crue en rien, DĂšs que vous verrez que la terre Sera couverte, et qu'Ă  leurs blĂ©s Les gens n'Ă©tant plus occupĂ©s Feront aux oisillons la guerre ; Quand reginglettes et rĂ©seaux Attraperont petits Oiseaux, Ne volez plus de place en place, Demeurez au logis, ou changez de climat Imitez le Canard, la Grue, et la BĂ©casse. Mais vous n'ĂȘtes pas en Ă©tat De passer, comme nous, les dĂ©serts et les ondes, Ni d'aller chercher d'autres mondes ; C'est pourquoi vous n'avez qu'un parti qui soit sĂ»r C'est de vous renfermer aux trous de quelque mur. " Les Oisillons, las de l'entendre, Se mirent Ă  jaser aussi confusĂ©ment Que faisaient les Troyens quand la pauvre Cassandre Ouvrait la bouche seulement. Il en prit aux uns comme aux autres Maint oisillon se vit esclave retenu. Nous n'Ă©coutons d'instincts que ceux qui sont les nĂŽtres, Et ne croyons le mal que quand il est venu.

Onle confond avec l'hirondelle ; petit fouet; Terme de chirurgie, petit bout d'os cassé ; Grille 5. Oeuvre d'art qui représente quelqu'un à cheval; Membrane dans les orifices; Civilisation en CrÚte pendant l'Antiquité; Mettre une publicité dans une revue; Habitants de la "French Riviera" Il note les données des compteurs; Qualité de quelqu'un de loyal; Groupe à l'origine du hit

♣ Chapitre 2 - Ghost PrĂ©face ♩ Discours Discours ValidĂ©s Clan de la RiviĂšre 3 participantsAller Ă  la page 1, 2 AuteurMessageInvitĂ©InvitĂ©Sujet Hirondelle de Lillias Mer 3 Nov - 1150 du Chat Hirondelle de Lilias en lunes 22 ♀ River Deputy River = 5 lignes minimumHirondelle de Lilia est nĂ©e dans le Clan de la RiviĂšre et et y a toujours vĂ©cue. Elle est fille unique, d'une mĂšre morte du mal vert alors qu'elle n'avait que quelques lunes, et d'un pĂšre tuĂ© au combat en voulant dĂ©fendre son Clan. Elle est fiĂšre de ses origines et de la loyautĂ© de ses parents dont elle fait preuve elle-mĂȘme. On la nomma Petite Hirondelle Ă  cause de son caractĂšre si vacillant, elle aimait imaginer et des choses, et son rĂȘve Ă©tait de voler. Quand elle eut l'Ăąge de devenir apprentie, on lui donna comme mentor Plume d'Espoir, une jeune chatte poil de souris. Voici une partie de leur histoire, racontĂ©e par Hirondelle de Lilia elle mĂȘme - C'est ma mentor, Plume d'Espoir, qui m'a appris les techniques de chasse que je t'apprends Ă  mon tour maintenant. C'Ă©tait une grande guerriĂšre, trop vite disparue... Je l'ai tout de suite considĂ©rĂ©e comme ma seule famille aprĂšs la mort de mes deux parents et mĂȘme si elle fut stricte et rude, je me rends compte aujourd'hui, que si elle n'avait pas Ă©tĂ© ce qu'elle Ă©tait, je ne m'en serais jamais sortie ! Elle m'enseigna la loyautĂ©, la fraternitĂ©,l'envie et le courage. Et dans les termes pratiques, la chasse et le combat. Elle fit de moi ce que je suis maintenant ! M'arrĂȘtant, Lila sourit en se souvenant du pelage gris souris de sa mentor et des longues journĂ©es de chasse passĂ© avec elle. Lorsque le temps Ă©tait trop froid, elle allait se coucher prĂšs de son pelage chaud pour se rĂ©conforter de ne plus avoir de mĂšre pour faire cela. Puis son visage s'assombrit Hirondelle poursuivis - C'est par une journĂ©e de printemps qu'elle partit rejoindre le Clan de nos AncĂȘtres. Alors qu'elle accompagnait notre prĂ©cĂ©dent chef jusqu'Ă  la Pierre de Lune, notre lieutenant Ă©tant malade, un monstre arriva trop tĂŽt. Et la percuta de plein fouet alors qu'elle sautait en travers de la route pour sauver notre Chef. Lorsque notre chef ramena son corps encore en vie au Camp, je cru que le monde que j'avais rĂ©ussi Ă  crĂ©er depuis la mort de mes parents s' camarades de Clan la menĂšrent chez notre guĂ©risseuse. Mais malheureusement, elle ne put la sauver du mal que le monstre humain avait fait Ă  ma mentor. Alors que je la veillais depuis de trĂšs longues heures dĂ©jĂ , Plume d'Espoir, sentant la mort venir, me demanda de me presser contre elle. Lorsque je fus Ă  ses cĂŽtĂ©s pour son dernier soupir, elle me murmura ces mots que je n'oublierais jamais "Nuage de Lilia. Pardonne moi... Pardonne moi de ne pas avoir toujours Ă©tĂ© ce que surement tu attendais... Mais maintenant, je ne le regrette qu'Ă  demi. Car tu as atteint toutes mes espĂ©rances. Je suis si fiĂšre de toi... Si fiĂšre...! Surtout... "Elle toussa si fort, que du sang perla de ses longues canines blanches et que Lilia se pressais encore plus fort contre elle, essayant de lui faire Ă©conomiser ses maigres forces. Mais elle insista pour continuer " Surtout... N'oublie pas ce que je t'ai appris. Respecte tes frĂšres et le sang qui coule dans tes veines. Tu es une grande guerriĂšre Ă  prĂ©sent. "Sentant la fin venir, elle se dĂ©pĂȘcha de terminer son adieu avant de rejoindre le Clan des Etoiles."Je t'aime si fort... Je n'ai jamais eu de petits mais je t'ai toujours considĂ©rĂ©e comme l'une de ceux que j'aurais pu avoir... Reste telle que tu es ma chĂ©rie... Et n'oublie pas que je t'aime... Hirondelle de Lilia. "Voici ce que furent les derniĂšres paroles de la guerriĂšre poils de souris. Lila veilla son corps toute la nuit et lorsque le lendemain, on l'enterra,elle ne pleurais pas, ayant usĂ©e toutes ses larmes pour tremper le pelage de Plume d'Espoir, traces qu'elle garderait Ă  jamais dans sa jolie fourrure. Notre chef se fit Ă©valuer par un autre guerrier, voulant ĂȘtre sur des capacitĂ©s de Lilia avant de la nommer dĂ©finitivement guerriĂšre, bien qu'elle ne douta pas de l'enseignement de Plume d'Espoir. Lorsqu'elle lui donna son nom de guerriĂšre, elle le refusais poliment, refusant de prendre pour autre nom, un nom qui n'Ă©tait pas celui que sa mentor lui avait attribuer Ă  sa mort. Lorsque le chef demanda qu'elle Ă©tait son nom,elle rĂ©pondis qu'elle se nommais Hirondelle de Lilia car c'Ă©tait ainsi que sa mentor l'avait nommĂ©e avant de partir. Le chef compris la fiertĂ© et accepta que la chatte Bicolore porte ce nom si le Clan des Etoiles n'envoyait aucun inconvĂ©gnient. Et le Clan des Etoiles dĂ©posa une plume devant les pattes d'Hirondelle . Elle sus alors que Plume d'Espoir Ă©tait dĂ©jĂ  parmi ses AncĂȘtres. Ramassant la plume, elle la conservais dans mon jeune chatte devint l'une des chattes les plus respectĂ©es du Clan,admirĂ©e pour sa tĂ©nacitĂ© Ă  subir les Ă©preuves de la vie. Son chef, admirative de son courage, la nomma lieutenante Ă  la mort du prĂ©cĂ©dent lieutenant. 2 lignes minimumHirondelle de Lilias est pourvue d’un magnifique pelage noir sur le haut du corps et de la tĂȘte, et noir plus clair sur tout le dessous du corps etde la tĂȘte. En vrai face, s'est du blanc, un blanc neigeux et doux.. Sa fourrure bien fournie lui tien chaud pendant l’ est toujours propre et bien a Ă©galement des pattes toutes noires bien faites, pourvu de griffes affĂ»tĂ©es et des coussinets tendre et rose trĂšs dĂ©licats qu’elle prend bien soin de lĂ©cher tous les jours. Ses griffes parlons en d’ailleurs, elles ont plusieurs utilitĂ©s Elle lui serve Ă  grimper aux arbres, Ă  taillader ses ennemis lors des combats, Ă  attraper ses proies et Ă  dissuader n’importe quel ennemis de s’attaquer Ă  elle. Elle a Ă©galement une magnifique queue noire, ni trop longue ni trop courte qui lui donne un Ă©quilibre sans faille. Sa ne se voie plus aujourd’hui mais quand elle Ă©tait petite, sa queue Ă©tait un peu tordu sur le cotĂ©, mais cela c’est rĂ©parĂ© au fil du temps et maintenant cette queue se balance dans l’air sans aucune de Lilias Ă  une petite frimousse toute mignonne,occupĂ©e par de belles oreilles noires bien symĂ©trique qui lui donne une ouie surprenante. Ses longues moustaches noires toute fines lui permettes de savoir lorsqu’elle est dans un tunnel si les paroiss’ Ă©cartent ou si au contraire elles se rejoignent. Son petit nez noir tout mignon lui donne un bon, voir un excellent odorat. Sa petite langue rĂąpeuse qui lui sert Ă  faire sa toilette et Ă  apprĂ©cier le goĂ»t du gibier qu’elle attrape est d’un rose bonbon tout comme ses coussinets. Ses yeux gris pĂąle qui rappelle les jours de pluie son rĂ©ellement magnifique et remplit de douceur..Il lui donne une bonne vue mais surtout serve Ă  charmer les d’un c’est fait prendre au piĂšge. DĂšs qu’elle est en colĂšre on peu voir dans ses yeux une flamme qui danse. Et ses yeux tournent noir, au noir Jais, comme des charbons brulant. Les chats mĂąle n’aime pas beaucoup la mettre en colĂšre, sentir sur eux une ombre qui n’attend que de leur sauter dessus et surtout le faite que aprĂšs, elle les Ă©vites pendant trĂšs essaye t-ils toujours de se rattraper. Elle aime bien les mener Ă  la baguette Elle les charmes grĂące Ă  ses yeux et ensuite elle peu leurs faire faire tous ce qu’elle veut. Sinon il y a ses crocs. Crocs d’une blancheur Ă©clatante qui lui servent Ă  broyer la chĂšre tendre de ses proies, et Ă  mordre ses ennemis. 1 ligne minimumHirondelle de Lilia est une chatte d'une grande LuciditĂ©. Elle a une excellente QualitĂ© pour la logique , et Ă©norme potentiel en se qui concerne la gentillesse. PUF Âge avez-vous connu ce forum? utilisĂ© si vous n'en n'avez pas, demandez en un dans un atelier Je vais le mettre Chose Facultatif Non = sur le forum avant la rĂ©initialisation? FacultatifNon = lu le rĂšglement? Oui [ Ok By Cachie ] DerniĂšre Ă©dition par Hirondelle de Lilia le Ven 12 Nov - 1623, Ă©ditĂ© 5 fois Plume Idyllique~Admine Lieutenant Cachie °° LĂšche-Bottes du Poisson-Rouge et de Xand =Messages 222Date d'inscription 13/10/2010Age 25Localisation T'y a Vraiment cru -' ?>.Qui suis-je..Qui suis-je..Qui suis-je..Qui suis-je..Qui suis-je..Qui suis-je..Qui suis-je..Qui suis-je..Qui suis-je.
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On le sait, les mesures de confinement ont privĂ© la majoritĂ© des secteurs d’activitĂ©. RĂ©sultat des chiffres du chĂŽmage qui explosent. L’Occitanie comptait ainsi 650 000 chĂŽmeurs au 31 mars. Au 31 mars, soit quinze jours aprĂšs le dĂ©but du confinement, la rĂ©gion avait dĂ©jĂ  perdu 14 000 emplois. Dans le contexte actuel, Pole Emploi, qui avait abandonnĂ© les donnĂ©es mensuelles en 2018, les livre Ă  nouveau, tant les courbes ont grimpĂ© en quelques jours. Un lĂ©ger mieux ruinĂ© en deux semaines CĂŽtĂ© statistiques de l’emploi, le premier trimestre 2020 restera plombĂ© par le dĂ©but du confinement. Deux petites semaines qui ruinent le lĂ©ger mieux de ce dĂ©but d’annĂ©e, alors matĂ©rialisĂ© par 2 000 chĂŽmeurs en moins en Occitanie entre janvier et fĂ©vrier. La rĂ©gion a donc fini ces trois premiers mois par une trĂšs forte hausse, Ă  14 000 demandeurs d’emploi supplĂ©mentaires, et dĂ©sormais 648 680 inscrits toutes catĂ©gories confondues. Au niveau national, ce sont 166 000 chĂŽmeurs de plus enregistrĂ©s en deux semaines aprĂšs une baisse de 20 000 demandeurs + 2,2 % aprĂšs – 0,3 %, soit 6,2 millions de Français. 61 600 chĂŽmeurs dans les PyrĂ©nĂ©es-Orientales, 41 920 dans l'Aude Évidemment pas d’exception au niveau dĂ©partemental, en particulier dans des PyrĂ©nĂ©es-Orientales tristement habituĂ©es aux records en la matiĂšre. CĂŽtĂ© catalan donc, ce sont quasiment 1 000 chĂŽmeurs de plus qui ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s en mars 990 Ă  dĂ©sormais 61 600 demandeurs de toutes catĂ©gories, soit +1,6 % aprĂšs la lĂ©gĂšre baisse de – 0,5 % 310 personnes en fĂ©vrier. À noter que les hommes, en particulier les moins de 25 ans, sont trois fois plus touchĂ©s que les femmes. Dans l’Aude, 590 personnes sont venues grossir les rangs des demandeurs d’emploi, soit une hausse de 1,4 % aprĂšs une baisse de 0, 2 % entre janvier et fĂ©vrier. Le dĂ©partement comptait ainsi le 31 mars 41 920 chĂŽmeurs toutes catĂ©gories confondues. Dans l’Aude aussi, les hommes sont davantage concernĂ©s, en particulier la tranche des 25-49 ans et les 50 ans et plus. Hautement touristiques, les deux dĂ©partements offrent des emplois terriblement saisonniers. Le secteur Ă©tant frappĂ© de plein fouet par l’arrĂȘt de l’activitĂ©, il n’est pas Ă©tonnant que l’incidence soit immĂ©diate sur les chiffres de PĂŽle emploi. Les chiffres du mois d’avril seront hĂ©las, et sans surprise, pires.
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Al’hirondelle. AndrĂ© ChĂ©nier. Fille de Pandion, ĂŽ jeune AthĂ©nienne, La cigale est ta proie, hirondelle inhumaine, Et nourrit tes petits qui, dĂ©biles encor, Nus, tremblants, dans les airs n’osent prendre l’essor. Tu voles ; comme toi la cigale a des ailes. Tu chantes ; elle chante. AprĂšs une foisonnante et intense pĂ©riode dada, Max Ernst rallie dĂšs 1921 le mouvement surrĂ©aliste. Dans son tableau Au rendez-vous des amis de dĂ©cembre 1922, il sacralise et immortalise, avec un brin d’humour, le groupe surrĂ©aliste. GrĂące Ă  son invention du frottage, du grattage et mĂȘme du coulage, il devient le peintre d’un automatisme qui lĂąche la bride Ă  l’imagination et laisse ouvertes les Ă©cluses de l’interprĂ©tation. La peinture animĂ©e Dans La RĂ©volution surrĂ©aliste d’octobre 1927, Max Ernst rapporte une vision de demi-sommeil de son enfance. Ces images hypnagogiques mettent en scĂšne un bonhomme en train de peindre de façon scabreuse sur un panneau de faux acajou. L’homme s’avĂšre ĂȘtre le pĂšre de Max, le peintre amateur Philipp Ernst. La scĂšne a sans conteste l’allure Ă©rotique d’une scĂšne primitive », l’enfant dĂ©couvrant la sexualitĂ© de ses gĂ©niteurs. Mais elle souligne aussi que Max est initiĂ©, lors de cette sĂ©ance de peinture animĂ©e, aux mĂ©tamorphoses propres au rĂȘve et aux automatismes inhĂ©rents Ă  la peinture surrĂ©aliste. En effet, le pĂšre, qui sort de la poche de son pantalon un gros crayon » fait d’une matiĂšre molle », s’attaque au panneau de faux acajou auquel il donne vite des formes nouvelles, surprenantes, abjectes ». Puis le crayon, en un mouvement rotatoire rapide, transforme un vase qu’il vient de peindre en toupie et se mĂ©tamorphose lui-mĂȘme en fouet. Avec des efforts effrĂ©nĂ©s, [mon pĂšre] fait tourner et bondir autour de mon lit cette abominable toupie, qui contient toutes les horreurs[1] » qu’il est capable de susciter. En tout cas, cette vision de peinture animĂ©e sur fond de panneau de faux acajou, perçue aux alentours de 1897, n’est sans doute pas Ă©trangĂšre Ă  la future invention du frottage » qui se produira durant l’étĂ© de 1925 dans un hĂŽtel de Pornic. C’est lĂ  que Max Ernst dĂ©couvrira ce procĂ©dĂ© automatique en frottant avec un crayon une feuille de papier posĂ©e sur une lame de parquet. Le 5 janvier 1906, la mort de son perroquet adorĂ© Hornebom coĂŻncidant avec la naissance de sa petite sƓur Loni, l’adolescent Max se met Ă  confondre l’oiseau et l’enfant, comme si l’oiseau s’était rĂ©incarnĂ© dans le nouveau-nĂ©. Max Ernst, au profil si caractĂ©ristique d’oiseau et Ă  l’Ɠil vif et perçant, n’aura aucun mal, dans ses tableaux et ses collages, Ă  substituer toutes sortes de tĂȘtes et de corps d’oiseaux aux visages et aux silhouettes humaines. En mai 1921, quand il publie, dans LittĂ©rature n° 19, un portrait tonitruant et poĂ©tique de son ami Arp, un texte qu’il illustre de fossiles pĂ©trifiĂ©s, Ernst n’hĂ©site pas Ă  invoquer le gypaĂšte qui pĂšte », le vieillard qui sait voler », l’oiseau Ă  l’oiseau » et Ă  affirmer que l’hirondelle des murailles » niche dans les fentes des omoplates du dada-surrĂ©aliste Arp[2]. On peut noter qu’un an plus tard, le recueil de Tristan Tzara De nos oiseaux, illustrĂ© par Arp, s’achĂšvera sur le poĂšme Hirondelle vĂ©gĂ©tale ». Toujours en mai 1921, sont exposĂ©s Ă  Paris, Ă  la librairie du Sans Pareil, cinquante-six Ɠuvres de Max Ernst. Dans sa prĂ©face au catalogue, AndrĂ© Breton dĂ©clare que Max Ernst projette sous nos yeux le film le plus captivant du monde[3] » et tend ainsi Ă  Ă©chapper au principe d’identitĂ©. Tel un camĂ©raman, il ferait arriver une locomotive sur un tableau ». Au vu des mĂ©tamorphoses qu’il fait subir aux ĂȘtres animĂ©s ou inanimĂ©s, l’artiste de Cologne s’affirme d’emblĂ©e comme un rĂȘveur de peinture animĂ©e, un cinĂ©aste de dessin animĂ©. C’est un iconoclaste Ă  tous les points de vue il tord l’espace euclidien, il brise la flĂšche du temps, il dĂ©coupe et dĂ©tourne les images. L’oiseau, la cage et la forĂȘt De juillet 1925 Ă  mars 1928, plusieurs tableaux ayant trait aux oiseaux sont reproduits dans La RĂ©volution surrĂ©aliste. De Max Ernst Deux enfants sont menacĂ©s par un rossignol,La Belle jardiniĂšre et Monument aux oiseaux. D’AndrĂ© Masson La Naissance des oiseaux, Oiseau percĂ© de flĂšches, Mort d’un oiseau. De MirĂł Personnage jetant une pierre Ă  un oiseau. DĂšs lors, on comprend qu’une anthologie des oiseaux » ait pu servir de prĂ©face en mars 1926 Ă  l’exposition Tableaux de Man Ray et objets desÎles » Ă  la Galerie SurrĂ©aliste, avec seize citations de prĂ©curseurs du surrĂ©alisme, huit de surrĂ©alistes et trois d’auteurs inattendus[4]. Il reste que Max Ernst est par excellence le peintre surrĂ©aliste des oiseaux. En 1927, dans le cadre des Éditions SurrĂ©alistes, il rĂ©alise Ci-fĂ»t une hirondelle, un objet en plĂątre peint, tirĂ© Ă  douze exemplaires. Il s’identifiera toute sa vie Ă  Loplop, le supĂ©rieur des oiseaux », apparu en 1928 dans un tableau puis l’annĂ©e suivante dans son premier roman-collage La Femme 100 tĂȘtes. ConsidĂ©rons dix Ɠuvres de Max Ernst des annĂ©es vingt les dessins La belle jardiniĂšre circa 1921-1922, Les Ă©clairs au-dessous de quatorze ans 1925 et les tableaux Danseur sous le ciel ou Le noctambule circa 1922, Cage et oiseaux 1924, L’éloge de la folie 1924, Les mains aux oiseaux 1925, Jeunes gens piĂ©tinant leur mĂšre 1927, Petit monument aux oiseaux 1927, Le chaste Joseph 1928, Fleurs Écailles 1928. Les thĂšmes dominants sont l’oiseau et la cage ou la boĂźte. Mais, comme le frottage, de loin le procĂ©dĂ© le plus employĂ©, introduit sur la toile ou le papier les variations Ă  l’infini des volutes ou des nƓuds d’une lame de parquet, un troisiĂšme protagoniste s’invite qui a pour nom la forĂȘt ». D’oĂč ce questionnement qui courra tout au long de la carriĂšre de Max Ernst l’oiseau est-il en cage ou quelque part dans la forĂȘt ? En 1921, Marcel Duchamp avait imaginĂ© une expĂ©rience de physique amusante on est nĂ©cessairement dĂ©contenancĂ© quand on soupĂšse une cage Ă  oiseau qu’on croit remplie de morceaux de sucre alors qu’elle est lestĂ©e de cubes de marbre. À l’opposĂ© de la cage Ă  oiseau sans oiseau baptisĂ©e par Duchamp Why not sneeze ?, Max Ernst met en relation la cage, l’oiseau et la forĂȘt. En 1924, l’enfermement dans la cage s’impose, dans L’éloge de la folie oĂč deux oiseaux sont mis Ă  distance, dans Cage et oiseaux oĂč deux oiseaux sont rĂ©unis. Le chaste Joseph Deux oiseaux est une huile sur panneau de 1925 oĂč deux colombes superposĂ©es se becquĂštent. Elles sont si ajustĂ©es l’une Ă  l’autre qu’elles sont inscrites dans un cercle. Si leurs becs se confondent, le gros Ɠil rond de l’une rĂ©pond Ă  la tĂȘte ronde de l’autre. Le cercle de leur conjonction dĂ©crit-il l’anneau de l’alliance ou le nimbe d’un ange ? Est-ce un disque solaire, l’iris foyer de l’amour, l’arc-en-ciel de la peinture ou l’Ɠil profond de Max Ernst ? Parmi les frottages recueillis dans Histoire naturelle figure un Ă©quivalent intitulĂ© Les Diamants conjugaux. Ici la femelle a un drĂŽle de regard et affiche sur son plumage une maternitĂ© Ă  venir. Toujours en 1925, la quĂȘte des oiseaux prend un tour obsessif avec les tableaux Aux 100 000 colombes et Les Noces des oiseaux. En dĂ©pit del’accumulation ou de l’agrĂ©gation des volatiles, les oiseaux de ces frottages restent identifiables grĂące aux cercles concentriques de la tĂȘte et de l’Ɠil. Tout cela se prolonge en 1927 dans le couple d’oiseaux avec progĂ©niture de Monuments aux oiseaux, dont il existe une version statique et une autre plus acrobatique. Dans la toile Le chaste Joseph de 1928, Marie en vert et Joseph en noir ont l’apparence de deux tourtereaux qui se becquĂštent. Le couple, Ă  vrai dire, est adossĂ© Ă  un troisiĂšme et Ă©trange volatile qui pourrait reprĂ©senter le Saint-Esprit, symbolisĂ© dans la tradition par une colombe. Ce tableau semble ironiser sur la conception de l’enfant JĂ©sus. Il doit ĂȘtre rapprochĂ© pour un double motif, religieux et autobiographique, de La Vierge corrigeant l’Enfant JĂ©sus devant trois tĂ©moins AndrĂ© Breton, Paul Éluard et le peintre. De mĂȘme que ce dernier tableau – reproduit dans La RĂ©volution surrĂ©aliste de dĂ©cembre 1926 – serait la rĂ©viviscence de la colĂšre de Philipp Ernst aprĂšs une escapade du petit Max en chemise, pieds nus, se prenant pour l’Enfant JĂ©sus, de mĂȘme Le chaste Joseph Ă©voquerait une autre trinitĂ©, le trio liant des annĂ©es durant Max Ernst et les Ă©poux Paul et Gala Éluard. Le livre anonyme Au dĂ©faut du silence 1925, dont les vers sont de Paul Éluard et les dessins de Max Ernst, avait signalĂ© ce mĂ©nage Ă  trois. Si l’on tient compte des trois tĂ©moins de La Vierge corrigeant l’Enfant JĂ©sus et du thĂšme implicite Ă  la conception de JĂ©sus dans Le chaste Joseph, on ne sera pas Ă©tonnĂ© que Breton et Éluard s’adonnent en 1930 Ă  l’écriture automatique Ă  deux pour rĂ©diger L’ImmaculĂ©e Conception. L’imaginaire de Max Ernst n’est pas de tout repos. Une tige assassine est clairement Ă  l’Ɠuvre dans Les mains aux oiseaux. En revanche, c’est le titre Jeunes gens piĂ©tinant leur mĂšre qui suggĂšre l’étendue du carnage dans ce frottage. La fascination et l’angoisse, la procrĂ©ation et la crĂ©ation, la sexualitĂ© et la sublimation, les oiseaux et l’enfermement, la forĂȘt et l’émerveillement, l’automatisme et le faux acajou, tout concourt chez Max Ernst Ă  gravir de nombreux degrĂ©s en vue de l’élaboration d’un nouveau mythe, en plein accord avec le projet surrĂ©aliste. Georges Sebbag RĂ©fĂ©rences Dans la voliĂšre de Max Ernst », et trad. anglaise Inside Max Ernst’Aviary », prĂ©face au catalogue Birds on the Wire / Max Ernst 1921-28, Sotheby’s, London, 2017. Notes [1] Max Ernst, Visions de demi-sommeil », La RĂ©volution surrĂ©aliste, n° 9-10, 1er octobre 1927. [2] Max Ernst, Arp », LittĂ©rature, n° 19, mai 1921. [3] AndrĂ© Breton, Max Ernst », catalogue Exposition Dada Max Ernst », Au Sans Pareil, Paris, 1921. Repris dans Les Pas perdus, N. R. F., Paris, 1924, p. 103. [4] AndrĂ© Breton confectionnera en septembre 1941 Ă  New York un manuscrit de fragments de ses propres textes allant de 1912 Ă  1941. Il donnera le nom de VoliĂšre Ă  cette anthologie illustrĂ©e par Yves Tanguy.

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Vous ĂȘtes ici > SĂ©quences > Le dĂ©part > L'Hirondelle et les petits oiseaux Source WikipĂ©dia Une Hirondelle en ses voyages Avait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup vu Peut avoir beaucoup retenu. Celle-ci prĂ©voyait jusqu'aux moindres orages, Et devant 1 qu’ils fussent Ă©clos 2, Les annonçait aux Matelots. Il arriva qu'au temps que la chanvre 3 se sĂšme, Elle vit un Manant 4 en couvrir 5 maints sillons 6. Ceci ne me plaĂźt pas, dit-elle aux Oisillons. Je vous plains car pour moi, dans ce pĂ©ril extrĂȘme, Je saurai m'Ă©loigner, ou vivre en quelque coin. Voyez-vous cette main qui par les airs chemine ? Un jour viendra, qui n'est pas loin, Que ce qu'elle rĂ©pand sera votre ruine. De lĂ  naĂźtront engins 7 Ă  vous envelopper, Et lacets pour vous attraper ; Enfin mainte et mainte machine Qui causera dans la saison Votre mort ou votre prison ; Gare la cage ou le chaudron. C'est pourquoi, leur dit l'Hirondelle, Mangez ce grain et croyez-moi. » Les Oiseaux se moquĂšrent d'elle, Ils trouvaient aux champs trop de quoi. Quand la chĂšneviĂšre 8 fut verte, L'Hirondelle leur dit Arrachez brin Ă  brin Ce qu'a produit ce mauvais grain, Ou soyez sĂ»rs de votre perte. - ProphĂšte de malheur, babillarde 9, dit-on, Le bel emploi que tu nous donnes ! Il nous faudrait mille personnes Pour Ă©plucher tout ce canton. » La chanvre Ă©tant tout Ă  fait crue 10, L'Hirondelle ajouta Ceci ne va pas bien ; Mauvaise graine est tĂŽt venue ; Mais puisque jusqu'ici l'on ne m'a crue en rien, DĂšs que vous verrez que la terre Sera couverte, et qu'Ă  leurs blĂ©s Les gens n'Ă©tant plus occupĂ©s Feront aux Oisillons la guerre ; Quand reginglettes 11 et rĂ©seaux Attraperont petits Oiseaux, Ne volez plus de place en place ; Demeurez au logis, ou changez de climat Imitez le Canard, la Grue et la BĂ©casse. Mais vous n'ĂȘtes pas en Ă©tat De passer comme nous les dĂ©serts et les ondes 12, Ni d'aller chercher d'autres mondes. C'est pourquoi vous n'avez qu'un parti qui soit sĂ»r C'est de vous enfermer aux trous de quelque mur. » Les Oisillons, las 13 de l'entendre, Se mirent Ă  jaser aussi confusĂ©ment Que faisaient les Troyens quand la pauvre Cassandre 14 Ouvrait la bouche seulement. Il en prit aux uns comme aux autres Maint Oisillon se vit esclave retenu. Nous n'Ă©coutons d'instincts que ceux qui sont les nĂŽtres, Et ne croyons le mal que quand il est venu. Jean de La Fontaine, Fables livre premier, fable 8 Notes 1 - Avant. 2 - ÉclatĂ©s. 3 - Le chanvre mot masculin est une plante utilisĂ©e pour faire des cordes, des vĂȘtements, etc. 4 - Paysan, homme grossier et mal Ă©levĂ©. 5 - Mettre la semence, les graines. 6 - Longue tranchĂ©e faite dans la terre pour y semer quelque chose. 7 - engins », machines » vers 17 sont les moyens pour attraper les oiseaux. Par exemple, les lacets » sont des filets. 8 - Champ de chanvre. 9 - Bavarde. 10 - Participe passĂ© du verbe croĂźtre » grandir, pousser. 11 - PiĂšge pour attraper les oiseaux. 12 - Les lieux inhabitĂ©s dĂ©serts et les mers. 13 - FatiguĂ©s, lassĂ©s. 14 - Fille du roi de Troie Priam ayant reçu d’Apollon la facultĂ© de prĂ©dire l’avenir, mais Ă©galement Ă  n’ĂȘtre jamais crue. Questions Une fable 1. Quels sont les personnages de ce poĂšme ? Quelle figure de style consiste Ă  faire parler des animaux ? 2. Comptez le nombre de syllabes utilisĂ©es dans ces vers. Quel est le mĂštre utilisĂ© ? A-t-on l’impression de lire un poĂšme ? Justifiez votre rĂ©ponse. 3. Trouvez, dans le poĂšme, un mot qui soit synonyme de petit oiseau ». 4. Pourquoi l’hirondelle est-elle plus sage que les autres oiseaux ? Quel personnage de la mythologie a, comme elle, acquis une telle sagesse ? 5. De quel pĂ©ril extrĂȘme » parle l’hirondelle ? L’impossible dialogue 6. À quel personnage de la mythologie est-elle comparĂ©e ? Pour quelle raison ? 7. Quel signe de ponctuation est utilisĂ© lorsque l’hirondelle parle ? 8. Quels mots indiquent qu’elle parle ? 9. Quels sont les trois conseils que l’hirondelle donne aux oiseaux ? 10. Quel temps et quel mode sont alors employĂ©s ? 11. Quelles sont les rĂ©actions successives des oiseaux ? Citez le texte. 12. Que conclut le poĂšte Jean de La Fontaine ? Comment appelle-t-on ce passage ? À quel genre poĂ©tique appartient ce texte ? Réécriture Réécrivez ces vers en remplaçant je » par nous ». RĂ©digez Vous aussi, jouez les prophĂštes de malheur et annoncez un triste avenir Ă  ceux qui ne suivraient pas vos conseils. Formulez tout d’abord votre prĂ©vision au futur de l’indicatif en commençant par Voyez-vous ce ou cette... » puis utilisez le prĂ©sent de l’indicatif afin d’indiquer ce qui doit ĂȘtre fait. La fable Le mot fable » vient du latin fabula » et signifie propos, rĂ©cit imaginaire ». La fable est un genre essentiellement narratif. On y raconte toutes sortes d’histoires dont les personnages sont trĂšs souvent des animaux ou des insectes, parfois des vĂ©gĂ©taux ou des objets, et quelque fois des hommes. On peut diviser la fable en deux parties l’histoire et la moralitĂ©. L’une ne va pas sans l’autre l’histoire permet de comprendre la moralitĂ©, et la moralitĂ© Ă©claire la fable. Une fable est Ă©crite en vers mĂȘlĂ©s, c’est-Ă -dire qu’elle mĂ©lange des vers de diffĂ©rentes mesures 3, 6, 7, 8, 10, 12. Il en va de mĂȘme des rimes puisqu’elles mĂȘlent des rimes croisĂ©es, embrassĂ©es ou suivies. Lire la leçon complĂšte sur la fable Partager À voir Ă©galement SĂ©quence sur les fables La ballade Les troubadours Le rondeau Eneffet, nous avons prĂ©parĂ© les solutions de CodyCross On le confond avec l’hirondelle ; petit fouet. Ce jeu est dĂ©veloppĂ© par Fanatee Games, contient plein de niveaux. C’est la tant attendue version Française du jeu. 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Retour vers le nĂ©ant Un jeune aigle royal tuĂ© par plombs prĂšs du MĂ©zenc Site Zoom 43 Le jeune aigle royal lors de la pose du par Florian Veau Un jeune aigle royal a Ă©tĂ© abattu par un tir aux plombs sur le massif du MĂ©zenc. Or tous les rapaces sont intĂ©gralement protĂ©gĂ©s en France. Cette espĂšce est, qui plus est, extrĂȘmement rare et se reproduit difficilement. La Ligue pour la protection des oiseaux porte plainte et se constitue partie civile. L’aigle royal n’existe plus en Haute-Loire depuis des dĂ©cennies ; les derniers ont Ă©tĂ© tirĂ©s dan les annĂ©es 1958 – 1960 Ă  Vabres, vers Alleyras. » Franck Chastagnol souligne l’importance de la prĂ©servation de cette espĂšce. Le chargĂ© de mission biodiversitĂ© Ă  la LPO43 Ligue pour la protection des oiseaux espĂšre un retour du rapace en Haute-Loire mais les derniers Ă©vĂ©nements le laisse amer. Alors que quelques individus ont Ă©tabli domicile sur le versant ardĂ©chois du MĂ©zenc il y a quatre ou cinq ans, commençant Ă  faire des petits il y a deux ou trois ans, un juvĂ©nile a Ă©tĂ© tuĂ© par un chasseur. Le 22 septembre 2021, un membre de la LPO a dĂ©couvert son cadavre prĂšs du Mont MĂ©zenc, cĂŽtĂ© ArdĂšche. L’oiseau Ă©tait issu de la deuxiĂšme nichĂ©e d’un des cinq couples d’aigles royaux d’ArdĂšche. NĂ© au printemps, il avait Ă©tĂ© baguĂ© et Ă©quipĂ© d’une balise GPS en juin dernier afin de mieux connaĂźtre le domaine vital de ce couple. Ne constatant aucun mouvement de la part de l’animal pendant plusieurs jours, la LPO s’est rendue sur place et a retrouvĂ© le cadavre du jeune aigle royal. Une radio, effectuĂ©e chez un vĂ©tĂ©rinaire ardĂ©chois, a confirmĂ© que l’oiseau Ă©tait criblĂ© de plombs qui ont provoquĂ© sa mort. Impossible de confondre le jeune aigle avec un oiseau chassable Pour Franck Chastagnol, les tirs en question sont forcĂ©ment volontaires car on ne confond pas un oiseau de 2,30m d’envergure avec une perdrix ! » En effet, quand ils quittent le nid Ă  l’ñge de deux mois, les jeunes aigles royaux ont dĂ©jĂ  atteint leur taille adulte. Dans un communiquĂ©, la LPO dĂ©nonce cet acte illĂ©gal autant que scandaleux sur une espĂšce patrimoniale europĂ©enne [et] demande que toute la lumiĂšre soit faite autour de cette destruction pour identifier et juger le ou les auteurs ». Elle porte plainte et se constitue partie civile. La LPO rappelle que tous les rapaces sont intĂ©gralement protĂ©gĂ©s en France. Leur destruction par tir ou empoisonnement est interdite par la loi. Or, de nombreux rapaces sont encore victimes de braconnage faucons pĂšlerins, milans royaux, gypaĂštes barbus, aigles royaux
 Et les actions en justice sont trop peu couronnĂ©es de succĂšs », regrette la LPO. Aigle royal. Photo par Ollivier Daeye AprĂšs la destruction de gypaĂštes barbus par empoisonnement en Vanoise, ce nouveau cas de destruction d’un aigle royal est absolument inadmissible, rĂ©agit Marie-Paule de Thiersant, prĂ©sidente de la LPO Auvergne-RhĂŽne-Alpes, les rapaces sont tous protĂ©gĂ©s depuis la loi de 1976, insiste-t-elle, je demande que tout soit mis en Ɠuvre pour identifier les auteurs des faits et que des condamnations fortes soient prononcĂ©es. Je fais confiance pour cela Ă  la justice de notre pays. » L’aigle royal est un oiseau sĂ©dentaire des montagnes qui niche dans des habitats rupestres comportant des espaces ouverts pour la chasse. Il peut voir un lapin Ă  plus d’un kilomĂštre car sa vue est huit fois plus dĂ©veloppĂ©e que celle de l’humain. Reconnaissable Ă  ses longues ailes qui se terminent comme des doigts, son envergure peut atteindre 2,30 mĂštres. Il atteint sa majoritĂ© sexuelle Ă  l’ñge de 4-5 ans ; la femelle pond un Ă  deux Ɠufs. Il y a actuellement cinq couples d’aigles royaux en ArdĂšche. Aucun donc en Haute-Loire. Pour aider cette espĂšce trĂšs rare, il faut non seulement Ă©radiquer le braconnage mais aussi mieux dimensionner les parcs Ă©oliens, voire les rendre impossible dans certains secteurs et lutter contre la pression sylvicole », conclut Photo Franck Chastagnol. Radio du jeune aigle crible de plombs Photo par LPO L’Hebdo de l’ArdĂšche du 01-07-2021 La Tribune- Le ProgrĂšs Édition Gier – Pilat SituĂ© aux confins de la Haute-Loire et de l’ArdĂšche, le massif du MĂ©zenc est une frontiĂšre naturelle entre les hauts plateaux rigoureux du Velay et les reliefs mĂ©diterranĂ©ens tourmentĂ©s du Haut-Vivarais. Il recĂšle une avifaune particuliĂšrement riche, grĂące Ă  la grande diversitĂ© des milieux rencontrĂ©s. Les oiseaux nicheurs Seuls les plus reprĂ©sentatifs seront mentionnĂ©s ici, le nombre total d’espĂšces avoisinant la centaine. 1 Rochers, Ă©boulis et pelouses rases Le merle de roche synonyme monticole de roche ce petit merle trĂšs colorĂ© est l’un des oiseaux les plus remarquables du massif. Il colonise les pointements rocheux du sommet desquels le mĂąle Ă©met son chant mĂ©lodieux. Monticule de roche Photo. C. CHAIZE Le rouge-queue noir, qui s’installe volontiers dans les villages, niche ici dans son milieu d’origine. Le traquet motteux s’observe facilement, perchĂ© bien en vue, Ă  l’affĂ»t des insectes qui constituent son menu. Le pipit spioncelle ne se reproduit que sur le secteur du MĂ©zenc oĂč il apprĂ©cie une vĂ©gĂ©tation rase ponctuĂ©e de rochers 2 Falaises Le grand corbeau construit son nid de branchages sur une vire. TrĂšs dĂ©monstratif, notamment pendant les parades nuptiales, il accompagne ses acrobaties de cris gutturaux. Le faucon crĂ©cerelle utilise le mĂȘme site, mais pond directement sur la roche. Son vol de chasse est caractĂ©ristique il bat des ailes trĂšs vite en restant sur place. Faucon crĂ©cerelle Photo. C. CHAIZE L’hirondelle de rochers accroche son nid de boue sĂ©chĂ©e contre la paroi. GrĂące Ă  son plumage brunĂątre, elle se confond parfaitement avec son milieu. Le hibou grand-duc synonyme grand-duc d’Europe. anime les froides nuits d’hiver de son chant grave et sonore “Hou-oh”. Ces deux derniĂšres espĂšces atteignent ici des altitudes record pour leurs sites de nidification. 3 Landes Ă  genĂȘts, broussailles Le tarier pĂątre de son poste de guet, il exhibe son beau plumage colorĂ© de noir, de blanc et d’orangĂ©. La pie-griĂšche Ă©corcheur empale ses proies – insectes, mulots, petits oiseaux – sur des buissons Ă©pineux, constituant ainsi des rĂ©serves de nourriture. Le bruant jaune ainsi que le bruant fou, plus rare, rĂ©pĂštent inlassablement leur chant monotone, renversant la tĂȘte de maniĂšre typique. Accenteur mouchet, linotte mĂ©lodieuse, fauvette grisette sont Ă©galement des hĂŽtes de ce milieu. Accenteur alpin Photo. C. CHAIZE 4 Zones humides, tourbiĂšres Le busard cendrĂ© trouve ici un endroit favorable Ă  l’installation de son nid au sol, cachĂ© dans la vĂ©gĂ©tation dense. On dĂ©nombre une quinzaine de couples sur les plateaux entre MĂ©zenc et Meygal. Le vanneau huppĂ© au cours de la parade nuptiale, le mĂąle rĂ©alise des vols acrobatiques, Ă  grand renfort de bruit d’ailes et de cris. La pie-griĂšche grise guette ses proies du haut d’un buisson. Pie griĂšche grise Photo. C. CHAIZE Le pipit farlouse se signale par son chant Ă©mis en vol descendant, ailes et queue dĂ©ployĂ©es faisant office de parachute. La bergeronnette printaniĂšre niche ponctuellement dans les marais. En migration, elle se dĂ©place en petits groupes, chassant les insectes au milieu des troupeaux. La grive litorne colonise les bosquets de pins proches des zones humides. En hiver, ses effectifs augmentent fortement avec l’arrivĂ©e des oiseaux nordiques. 5 Prairies, pĂąturages Le tarier des prĂ©s est omniprĂ©sent sur les plateaux. PerchĂ© en Ă©vidence sur une ombellifĂšre ou un piquet, il fait entendre son chant discret mais agrĂ©able. Il imite aussi Ă  la perfection d’autres espĂšces. Tarier des prĂ©s Photo. C. CHAIZE L’alouette des champs et sa cousine, l’alouette lulu, se repĂšrent facilement grĂące Ă  leur ritournelle Ă©mise en vol ascendant. La caille des blĂ©s sur le massif du MĂ©zenc, c’est dans les prairies et non dans les blĂ©s ! que ce petit gallinacĂ© se signale par son chant bien connu, traduit par l’expression paye tes dettes ». Le busard cendrĂ© s’installe Ă©galement dans ce type de milieu Mais l’intensification des pratiques agricoles ensilage et fauches prĂ©coces, piĂ©tinement par les troupeaux
 compromet fortement ses chances de survie. En accord avec les exploitants, les nids peuvent ĂȘtre protĂ©gĂ©s par un grillage ou un fil de clĂŽture. Busard cendrĂ© Photo. C. CHAIZE Ces immenses espaces ouverts attirent aussi de nombreux rapaces nichant plus bas dans les vallĂ©es buses, bondrĂ©es, milans, circaĂštes
 Ils y trouvent des zones de chasse riches en proies. CircaĂšte Jean-le-Blanc Photo. C. CHAIZE 6 ForĂȘts Le merle Ă  plastron niche exclusivement sur le massif du MĂ©zenc, en lisiĂšre des forĂȘts de conifĂšres. Il voisine avec le venturon montagnard, petit passereau granivore, verdĂątre Ă  nuque grise. Le bec-croisĂ© des sapins se suspend aux branches pour extraire des cĂŽnes les graines d’épicĂ©a ou de pin. Il peut ainsi Ă©lever ses petits Ă  tout moment, mĂȘme en plein hiver. Le cassenoix mouchetĂ© est notĂ© dans les forĂȘts au pied du MĂ©zenc depuis 1994. L’augmentation du nombre de contacts laisse supposer sa nidification, sans preuve certaine. En automne, il enterre graines et noisettes, qu’il sera capable de retrouver sous la neige. Casse-noix mouchetĂ© PhotO. C. CHAIZE Pic noir, bĂ©casse des bois, autour des palombes, chouette hulotte, hibou moyen-duc, occupent aussi les forĂȘts du massif. 7 Hameaux, villages L’hirondelle de fenĂȘtre anime les bourgs de ses vols incessants lorsqu’elle nourrit ses jeunes sous les toits. Une belle colonie est installĂ©e aux Estables Ă  1350 m d’altitude. La bergeronnette grise annonce, par son retour prĂ©coce, l’arrivĂ©e prochaine du printemps. Avec agilitĂ©, elle chasse les insectes sur les lauzes. Le moineau soulcie, espĂšce mĂ©ridionale, apprĂ©cie l’ensoleillement estival du plateau. Martinet noir, hirondelle rustique, rouge-queue noir, eux aussi ne craignent pas la proximitĂ© de l’homme pour s’établir dans les villages. 8 Cours d’eau Le cincle plongeur marche ou nage sous l’eau pour capturer les larves aquatiques dont il se nourrit. Cincle plongeur La bergeronnette des ruisseaux hoche la queue, posĂ©e sur une pierre au milieu du courant. Son cri mĂ©tallique est audible malgrĂ© le bruit ambiant. Les oiseaux hivernants ou en halte migratoire La niverolle et l’accenteur alpin inspectent les landes ou les Ă©boulis, Ă  la recherche d’insectes et de graines. Le tichodrome Ă©chelette se laisse parfois admirer, grimpant sur une falaise ou voletant au-dessus des crĂȘtes. Le pluvier guignard, arrivant de Scandinavie, fait halte occasionnellement au sommet du MĂ©zenc. TrĂšs peu farouche, il se laisse approcher Ă  quelques mĂštres. Des bandes de tarins des aulnes et de pinsons du Nord se montrent çà et lĂ , parfois en grand nombre. Les oiseaux migrateurs Le massif du MĂ©zenc est un axe migratoire important pour de nombreuses espĂšces pigeons ramiers , rapaces balbuzard pĂȘcheur, aigle bottĂ©, milans, busards
, guĂȘpiers, limicoles, canards, divers passereaux
 Les lacs, plans d’eau et zones humides constituent des zones d’accueil vitales pour les oiseaux aquatiques qui y trouvent la nourriture nĂ©cessaire Ă  la poursuite de leur voyage. Les visiteurs occasionnels L’aigle royal quelques individus pour la plupart immatures, sont aperçus chaque annĂ©e, attirĂ©s sans doute par la prĂ©sence des marmottes, leur proie favorite. Les vautours fauves et moines Le dĂ©veloppement de colonies assez proches gorges du Tarn et de la Jonte, Vercors, Baronnies nous permet d’observer ces magnifiques voiliers survolant les crĂȘtes du massif , Ă  la recherche de nourriture. Vautour fauve Photo. C. CHAIZE Le gypaete barbu Depuis 2013, 3 oiseaux immatures, dont 2 issus du programme de rĂ©introduction, ont Ă©tĂ© vus sur le secteur du MĂ©zenc Une telle richesse avifaunistique ne peut que nous encourager Ă  protĂ©ger durablement le massif du MĂ©zenc. © APPEM 2015 Bibliographie Pour tout savoir sur les espĂšces Ă  observer dans notre dĂ©partement Guide des oiseaux de Haute-Loire ». Ed. Jeanne d’Arc. Pour identifier 320 espĂšces de France et d’Europe, un guide pratique Ă  emporter petit format Oiseaux » collection Nature en Poche ». Ed. Larousse. Pour identifier tous les oiseaux d’Europe 848 espĂšces avec descriptions, illustrations, cartes de rĂ©partition Le guide ornitho ». Ed. Delachaux et NiestlĂ©. Des ouvrages indispensables pour les passionnĂ©s qui veulent approfondir leurs connaissances Les passereaux » et Les rapaces diurnes et nocturnes d’Europe » de Paul GĂ©roudet , le pĂšre » de l’ornithologie moderne. Ed. Delachaux et NiestlĂ©. © Dominique Vigier – Les populations d’oiseaux communs reculent L’Éveil de la Haute-Loire publiĂ© le 23/02/2021 Les populations de mĂ©sanges charbonniĂšres ont diminuĂ© de 12 % depuis 2002 en Auvergne-RhĂŽne-Alpes. Ce dĂ©clin s’enracine dans l’évolution des activitĂ©s humaines. Ph. AgnĂšs gaudin © AgnĂšs GAUDIN Chaque annĂ©e, les rĂ©sultats viennent Ă©tayer la tendance globale Ă  l’exception d’espĂšces trĂšs adaptables aux activitĂ©s humaines, les populations d’oiseaux communs reculent. L’effet positif des deux confinements sur la dynamique des populations d’oiseaux ? Il reste Ă  dĂ©montrer. Les gens ont plus entendu les oiseaux dans le silence. Mais on ne sait pas encore si cela aura une incidence. On sait, par contre, qu’en bord de mer, ceux qui s’étaient installĂ©s sur les plages ont Ă©tĂ© dĂ©logĂ©s dĂšs le dĂ©confinement. » Sans surprise, au moment de dĂ©crypter les rĂ©sultats 2020 du Suivi temporel des oiseaux communs le programme Stoc de sciences participatives de la LPO et du MusĂ©um d’histoire naturelle, soutenu par la RĂ©gion, le coordinateur local Romain Riols confirme la baisse des observations. 1- En recul de 15 % depuis 2002RapportĂ©es aux populations de 2002, les observations sur les quelque 200 “carrĂ©s” dont une cinquantaine en Auvergne sont sans Ă©quivoque, malgrĂ© les perturbations liĂ©es aux contraintes sanitaires. De façon globale, sur les 75 espĂšces suivies, celles des milieux agricoles, villes et villages poursuivent leur recul 15 % depuis 2002. 2- Des causes multifactorielles Ce dĂ©clin majeur a de nombreuses causes liĂ©es aux activitĂ©s de notre sociĂ©tĂ© actuelle. C’est notamment la consĂ©quence de la crĂ©ation de paysages homogĂšnes et artificialisĂ©s qui empĂȘchent la nature de se dĂ©velopper, de l’utilisation de produits phytosanitaires dans les jardins ou en agriculture, des milieux naturels qui laissent la place Ă  une forte urbanisation. Tout ça induit une forte diminution de la ressource alimentaire et des zones d’habitats nĂ©cessaires au cycle de vie des oiseaux. » L’avancement des dates de moissons pĂ©nalise aussi particuliĂšrement des espĂšces comme les alouettes ou les busards cendrĂ©s ils passent Ă  la moissonneuse avec leurs nichĂ©es au sol », ajoute Romain Riols. Il Ă©voque aussi le retournement des sols juste aprĂšs les rĂ©coltes. Cette pratique laisse les sols nus et prive les granivores de ce qu’ils pouvaient glaner. » 3- Mieux en forĂȘtMoins bien dans les plaines agricoles
 Les Ă©volutions les plus nĂ©gatives concernent le bassin rhodanien qui subit de plein fouet l’urbanisation et la dĂ©gradation des milieux agricoles ». Mais les dĂ©partements auvergnats ne font pas exception. Les espĂšces prĂ©sentes dans les milieux forestiers auvergnats semblent mieux s’en sortir, avec des effectifs assez stables + 1,4 % sur la RĂ©gion. Mais les oiseaux qui demandent des forĂȘts matures, anciennes ou avec des Ă©cosystĂšmes aux fonctionnalitĂ©s prĂ©servĂ©es rĂ©sistent moins bien. C’est notamment le cas des mĂ©sanges nonnettes en recul de – 25 % depuis 2002, ou de la mĂ©sange borĂ©ale. Ce n’est pas un bon signal sur la qualitĂ© de ces forĂȘts », alerte Romain Riols. Ce n’est pas un bon signal » Les oiseaux les plus gĂ©nĂ©ralistes se portent aussi un peu mieux + 3 % sur la RĂ©gion. On voit les plus ubiquistes s’adapter Ă  l’homme. Le pigeon ramier, par exemple. » 4- Ils s’en sortent mieux L’annĂ©e offre toutefois quelques motifs de satisfaction, notamment avec la remontĂ©e encourageante des effectifs d’hirondelles rustiques qui s’étaient effondrĂ©s il y a deux ans. Idem chez le rouge-queue Ă  front blanc, familier des milieux bĂątis, dont les effectifs s’étaient Ă©croulĂ©s il y a une vingtaine d’annĂ©es. On le retrouve dans les zones pavillonnaires avec grands arbres des annĂ©es 1950. C’est une espĂšce qui pourrait bĂ©nĂ©ficier Ă  long terme de zones pavillonnaires agencĂ©es avec des vergers et des arbres. » De mĂȘme pour le rouge-gorge familier, dont les effectifs ont augmentĂ© de 13 % depuis 2002. Le climat ? Insectivore liĂ© aux milieux agricoles avec un rĂ©seau d’arbres isolĂ©s, le pipit des arbres a disparu des zones de basse altitude en Auvergne. Photo Romain Riols Il a mĂȘme rĂ©gressĂ© lĂ  oĂč son habitat a peu Ă©voluĂ©. Il ne reste abondant qu’en zones de moyenne montagne. La LPO s’interroge sur un lien avec le rĂ©chauffement climatique. A-t-il un optimum climatique, comme le rossignol chanteur dont on pense qu’il remonte il est aujourd’hui plus prĂ©sent vers mĂštres d’altitude ? Fini la plaine La fauvette des jardins rĂ©gresse en plaine mĂȘme dans des paysages stables -40 %. D’affinitĂ© plutĂŽt nordique, friande de haies denses, sa rĂ©gression sera peut-ĂȘtre un marqueur du rĂ©chauffement. En Auvergne, on la trouve encore en vallĂ©es alluviales du Val d’ RIOLS Romain En Baisse de 65 % Le moineau friquet, si proche des hommes, souffre des rĂ©novations qui comblent les creux dans leurs murs et de la rĂ©gression des petites friches en milieux bĂątis. On le trouvait partout. Il reste une petite population autour de Clermont ou Cournon. Elle profite peut-ĂȘtre des espaces de l’aĂ©roport, station d’épuration, bassins de dĂ©cantation. Il a disparu dans l’Allier. Photo RIOLS Romain Tourterelle Parmi les populations les plus en repli la tourterelle des bois - 65 %. La rĂ©gression est europĂ©enne, avec une disparition systĂ©matique dans les grandes plaines soumises Ă  l’agriculture intensive. Elle affectionne les milieux agricoles ponctuĂ©s de petits bosquets et grandes haies arborĂ©es comme autrefois en Limagne d’oĂč elle a disparu. C’est l’une des espĂšces qui incarne la banalisation de la perte de l’habitat et de ressources alimentaires dans les espaces agricoles. Elle est encore chassĂ©e en France, ce que lui reproche l’Europe. Photo ClĂ©ment Rollant Anne Bourges En images, les oiseaux de nos jardins en Haute-Loire Malin, il gonfle ses plumes pour se protĂ©ger du froid
 © Vincent JOLFRE Les oiseaux sont des alliĂ©s l’étĂ© pour chasser insectes et autres parasites. L’hiver venu, il est donc nĂ©cessaire de les aider. Graines, boules de graisse et un peu d’eau leur permettent d’affronter la rudesse de cette saison. Moineaux domestiques, friquets, soulcies, mĂ©sanges charbonniĂšres, rouges-gorges, Ă©tourneaux, pinsons du nord, roitelets, chardonnerets Ă©lĂ©gants ou encore grimpereaux des bois et des jardins, nombreuses sont les espĂšces qui peuvent ĂȘtre observĂ©es dans les mangeoires de nos jardins en hiver. Les aider en hiver D’autres peuvent apparaĂźtre parfois, voire trĂšs rarement, comme les alouettes, dont on reconnaĂźt le chant, le jaseur borĂ©al, qui descend du Nord seulement si les hivers sont trĂšs rudes lĂ -haut, ou encore le troglodyte mignon, un tout petit oiseau qui ressemble au roitelet. Quelques mangeoires avec des boules de graisse et un peu d’eau leur apportent une aide bienvenue. Et, pour l’amoureux de la nature, un joli spectacle Ă  observer
 Comptage. Le week-end national de comptage des oiseaux des jardins est prĂ©vu ces 30 et 31 janvier. Infos sur Vincent Jolfre Pour voir le diaporama cliquez sur le lien ci-dessous Les Ă©oliennes tuent Revue Rapaces de France n° 22 La faune sauvage a profitĂ© du confinement Poser des nichoirs pour sauver les oiseaux cavernicoles Zoom 43 du 17-02-2020 Si pour les animaux, le printemps est la saison des amours, faut-il encore avoir un nid douillet pour espĂ©rer procrĂ©er. La dĂ©vastation des abris naturels causĂ©e par la main de l’homme a condamnĂ© des millions d’oiseaux cavernicoles Ă  l’errance et la mort. Cette mĂȘme main peut contribuer Ă  en sauver quelques-uns. “L’époque est rĂ©volue oĂč le paysage campagnard n’était partout que maillage de haies vives, bosquets et prairies, le tout parsemĂ© de vieux arbres qui finissaient par pourrir sur pied“, se dĂ©sole la Ligue pour la protection des oiseaux LPO. Les animaux sauvages, les oiseaux en particulier, trouvaient alors dans ce dĂ©cor d’innombrables sites oĂč s’installer et Ă©lever leurs jeunes, poursuit-elle en substance. La vĂ©gĂ©tation fournissait une multitude de cavitĂ©s propices aux espĂšces cavernicoles qui n’avaient que le mal de choisir la mieux exposĂ©e, la plus confortable et la mieux prĂ©servĂ©e des prĂ©dateurs. L’homme, un destructeur mais
 Il n’a fallu que de quelques dĂ©cennies pour que haies et bosquets partent en fumĂ©e et faire de ces cendres des champs cultivĂ©s au pesticide ou des espaces goudronnĂ©s. La mutation des milieux “naturels” entraĂźne une modification profonde des populations animales et occasionne parfois des rarĂ©factions dramatiques. Les raisons ? La trĂšs meurtriĂšre circulation automobile, la pollution de l’air et des eaux, le braconnage et les Ă©pandages d’insecticides qui tuent proportionnellement plus d’oiseaux que d’insectes. À ces raisons majeures viennent s’ajouter, entre autres, l’urbanisation, les lignes Ă©lectriques Ă  haute tension ou encore la rĂ©novation de l’habitat rural mettant Ă  mort la population des chouettes effraies. Cavernicole signifie une espĂšce nidifiant dans une cavitĂ© d’arbre, de mur, de rocher ou un nichoir fermĂ©. Ces oiseaux peuvent ĂȘtre les mĂ©sanges charbonniĂšres, bleues, noires, les moineaux, les Ă©tourneaux et autres rougequeues.  également un sauveur Parmi les oiseaux de nos campagnes, les cavernicoles font partie des plus touchĂ©s par l’évolution des activitĂ©s humaines durant ce dernier demi-siĂšcle. Un moyen simple et efficace de favoriser la nidification des oiseaux est la pose de nichoirs adaptĂ©s se substituant aux sites naturels dĂ©truits. Poser des nichoirs est un acte de protection de la nature qui n’a rien de dĂ©risoire une espĂšce peut ĂȘtre maintenue grĂące Ă  cette seule action. La mĂ©thode offre l’avantage d’ĂȘtre Ă  la portĂ©e de tous, mais aussi de procurer des cavitĂ©s bien adaptĂ©es aux besoins des oiseaux Ă  accueillir, de mettre les nichĂ©es Ă  l’abri de la prĂ©dation et du dĂ©rangement et de permettre le contrĂŽle de la reproduction. CaractĂ©ristiques d’un bon nichoir Le diamĂštre du trou d’envol environ 3 cm maximum. La position du trou d’envol Ă  15 cm du fond. L’oiseau doit avoir la place d’accumuler ses matĂ©riaux tout en laissant la profondeur nĂ©cessaire pour Ă©viter la chute des oisillons. L’épaisseur du matĂ©riau jamais infĂ©rieur Ă  1 cm Une possibilitĂ© d’ouverture pour le nettoyage annuel. La couleur les chances d’occupation sont plus grandes si les couleurs sont naturelles. Site de rĂ©fĂ©rence Acheter ou fabriquer un nichoir ? L’achat d’un nichoir est souvent source de dĂ©ception. Beaucoup de nichoirs vendus en jardinerie par exemple, mais aussi par quelques boutiques spĂ©cialisĂ©es » sont inadaptĂ©s et n’ont aucune chance d’ĂȘtre un jour adoptĂ©s par les oiseaux. Alors que l’idĂ©e de fabriquer soit-mĂȘme un nichoir est accessible Ă  qui que ce soit. Toutes les informations pour fabriquer des nichoirs ainsi que les lieux et la hauteur adĂ©quats sont rĂ©pertoriĂ©es sur Les bons choix pour faire de bons nids Les nichoirs peuvent ĂȘtre mis en place dĂšs l’automne, ce qui permet aux oiseaux de les utiliser comme gĂźtes durant l’hiver. Mais en mars, et mĂȘme en avril, il n’est pas trop tard pour en installer. Les nichoirs mis en place plus tardivement auront moins de chance d’ĂȘtre occupĂ©s avant la saison suivante. En gĂ©nĂ©ral, et sauf lorsqu’il s’agit de nichoirs spĂ©cifiques, la pose se fait entre 1,50m et 6m de hauteur. L’orientation n’a pas grande importance, mais l’ouverture vers le sud ou le sud-est est la plus appropriĂ©e. Il faut Ă©galement empĂȘcher la pluie de pĂ©nĂ©trer Ă  l’intĂ©rieur en penchant lĂ©gĂ©rement le nichoir, avec une exposition ni en plein soleil, ni Ă  l’ombre permanente. Enfin, aucune garniture ne doit ĂȘtre disposĂ©e au fond comme de la paille ou de la mousse sauf pour quelques espĂšces telles que la mĂ©sange borĂ©ale, le pics ou encore la chouette chevĂȘche. Moins d’oiseaux communs la Haute-Loire n’est pas Ă©pargnĂ©e La Tribune- Le ProgrĂšs du 02-02-2020 La section rĂ©gionale de la Ligue pour la protection des oiseaux LPO a publiĂ© un rapport alarmant sur la population des oiseaux communs en Auvergne-RhĂŽne-Alpes depuis 2002, les espĂšces des milieux agricoles et des villes et villages ont diminuĂ© de 16 %. Le constat est le mĂȘme dans le dĂ©partement. Par Lucas Oriol – 0600 – Temps de lecture 2 min La tendance est rĂ©gionale il y a une baisse de la population des oiseaux communs, notamment des granivores c’est-Ă -dire les espĂšces qui se nourrissent uniquement de grains. C’est aussi le cas en Haute-Loire. Ce sont des oiseaux, comme le verdier ou le chardonneret, qui se nourrissent principalement dans les zones sauvages, de moins en moins nombreuses. La LPO mĂšne un suivi des individus tant dans les villes que dans les campagnes. Quelles sont les causes de cette diminution ? Il y a une artificialisation des terres » explique Franck Chastagnol, salariĂ© Ă  la LPO dans le dĂ©partement. Il constate qu’il y a une bĂ©tonisation des espaces , qui entraĂźne une forte diminution de la ressource alimentaire et des pertes d’habitats nĂ©cessaires au cycle de vie des oiseaux. Il y a la construction de zones d’activitĂ©s, qui ont parfois du mal Ă  se remplir, lance-t-il, la croissance du bĂ©ton est plus importante que la croissance de la population ». La mauvaise gestion de l’entretien des espaces verts est aussi l’une des raisons de la baisse dĂ©mographique de ces oiseaux. La fauche prĂ©coce des terrains, privĂ©s comme publics, empĂȘche les fleurs de grainer, et prive donc les oiseaux de leur alimentation. Franck Chastagnol s’inquiĂšte aussi de certains comportements. J’ai constatĂ© dans certaines communes du dĂ©partement qu’il y avait l’arrachage de haies, qui peuvent apparaĂźtre comme nuisibles pour certains, mais qui sont primordiales pour les granivores. Des municipalitĂ©s utilisent des outils qui ne sont pas adaptĂ©s Ă  la problĂ©matique ». Enfin, Franck Chastagnol fustige aussi l’utilisation de produits phytosanitaires. Comment y remĂ©dier ? Chaque problĂšme Ă  sa solution, et pour le salariĂ© de la LPO , il y a urgence ». Chaque personne peut participer Ă  son Ă©chelle cela peut passer par l’installation d’un composte dans son jardin par exemple, ou la rĂ©alisation d’une mare, favorisant ainsi la venue des insectes et des oiseaux. On peut faire des choses simples » juge Franck Chastagnol. Il appelle aussi Ă  la responsabilitĂ© des Ă©lus locaux, si les communes ne montrent pas l’exemple, comment voulez-vous que les administrĂ©s suivent ? ». De son cĂŽtĂ©, la LPO finance un programme pour replanter les haies au bord des terres agricoles, dans la vallĂ©e de la Loire en amont du Puy-en-Velay, pour favoriser la venue d’oiseaux sur ces terrains, et plus globalement, la biodiversitĂ©. Le chardonneret Ă©lĂ©gant est un granivore. Photo d’illustration
Petitoiseau souvent confondu avec l'hirondelle. Cri de l'hirondelle. Crie hirondelle. E un hirondelle. Oiseau ressemblant a l'hirondelle. Criant comme l'hirondelle. faisant comme l'hirondelle. Faire comme une hirondelle. Pousser son cri, en parlant de l'hirondelle.
À vous couper le souffle Le soleil se lĂšve une fois encore sur le Festival de Loire. Les yeux sont tirĂ©s, les mariniers Ă©puisĂ©s. Ce sont des festivaliers qui avancent au pas qui se meuvent sur le quai en ce dernier matin. Chacun pressent que ce soir, la parenthĂšse ligĂ©rienne enchantĂ©e se fermera sur des souvenirs merveilleux et des images d’un autre temps. Voir notre Loire ainsi envahie d’embarcations est sans doute le rĂȘve de tous ceux qui l’aiment feu d’artifice de la veille est encore dans toutes les tĂȘtes. Il rĂ©sonnera longtemps comme le bouquet final d’un rendez-vous qui s’est imposĂ© comme une Ă©vidence, un besoin, un phare dans la vie des confrĂ©ries et des artistes de Loire. Le dernier jour est alors vĂ©cu avec empressement, comme s’il fallait profiter de ce qui va doucement s’effilocher durant cette journĂ©e Ă©trange, faite d’empressement, de ferveur et dĂ©jĂ  de foule ne se presse pas au petit matin. Il y a pour une fois quelque chose qui attire les curieux, les moutons sur l’autre rive. Une animation caritative aux relents qui ne me plaisent guĂšre. Je prĂ©fĂšre n’en rien Ă©crire, j’en ai assez dit de cette farce qui a besoin d’un terme anglais labellisĂ©e pour faire de l’argent en attirant les gogos avec la perspective de gagner une voiture. L’enfance en dĂ©tresse n’a pas besoin de tant de grimaces pour toucher les cƓurs purs. Seuls les dindons aiment que les responsables d’un club de bourgeois argentĂ©s les confondent avec des canards en tout revient dans l’ordre et la vie reprend son cours sur la rive Nord. Les bateaux Ă  passagers sont pris d’assaut. Une queue interminable pour une demi heure de balade sur la Loire revĂȘtue de ses habits de lumiĂšre. J’en profite pour aller faire le guide sur la toue cabannĂ©e Jehan Martin de Bruno et Carol, amusant ainsi tout en instruisant des passagers qui Ă©trangement, ne savent rien du fleuve auprĂšs duquel ils vivent toute l’ perdu les agitĂ©s du Bouzin. Trouver un gĂ©ant dĂ©bonnaire dans cette foule immense relĂšve dĂ©sormais du pari impossible. Il est juste temps d’avaler un casse-croĂ»te pour rejoindre ma terre d’exil. J’y retrouve les Fis d’Galarne pour ce qui pourrait ĂȘtre un nouveau spectacle commun. La balance a pris du retard, je meuble Ă  capella le devant de la scĂšne en jouant les animateurs de foire. Le public se prend au jeu, les rires viennent rĂ©compenser mes facĂ©ties. La Duck-Race » en prend pour son grade dans l’hilaritĂ© gĂ©nĂ©rale. Un conte mĂ©riterait de trouver sa place dans mon musiciens sont enfin prĂȘts. Je leur laisse la place, le temps de m’équiper enfin d’un micro casque. Nous reprenons une fois encore cette alternance de chansons et contes qui nous enchantent. Malheureusement, les musiciens sont attendus pour une dĂ©ambulation sur la riviĂšre qui ne peut attendre. Je me retrouve seul pour quarante minutes sur le fil. Les spectateurs restent, le pari d’un conteur farceur puis grave en solitaire fonctionne. La preuve en est dans le nombre de romans que nous vendront aux spectateurs qui montrent ainsi leur ma collĂšgue d’écriture nous rejoignons l’autre rive, celle oĂč dĂ©sormais, il n’est plus possible de marcher. Nous empruntons des rues parallĂšles, la foule ici aussi est nombreuse. L’espace de cinq jours, OrlĂ©ans a changĂ© de visage. La ville s’est donnĂ©e Ă  la fĂȘte avec dĂ©lice et dĂ©lectation, gourmandise et aviditĂ©. Quel changement ! Ce Festival de Loire est un don du ciel et d’un maire qui fut concert de la pointure bat son plein et ses dĂ©cibels. Il convient d’attendre les derniĂšres notes pour avoir l’espoir de tenir une derniĂšre prestation impromptue, maniĂšre de me faire entendre au Nord. C’est Ă  la capitainerie, sur le Canal que j’ai trouvĂ© place sur l’Hirondelle, le futreau de Greg. Je me lance dans un premier conte et la mayonnaise prend. Les gens qui quittaient le festival s’installent sur les marches. BientĂŽt un large public Ă©coute mes tirades le sonneur m’a rejoint. C’est ainsi qu’au son de la cornemuse, nous nous lançons dans un vĂ©ritable spectacle. Une heure durant le temps s’allonge pour le plus grand plaisir de tous, spectateurs comme acteurs. C’est la fatigue qui vient Ă  bout de ce moment unique. Le festival s’achĂšve. J’ai rĂ©ussi mon pari. Un conteur a sa place au mariniers se regroupent pour le repas final, celui oĂč ils peuvent enfin ĂȘtre seuls. Je n’ai pas envie de me mĂȘler Ă  eux. J’ai besoin de me retrouver au calme. J’ai tant donnĂ© que j’étais trop exaltĂ©. La pauvre adjointe Ă  la culture a fait les frais de mon exaltation injuste. Il convient que le rideau se tire pour festival est terminĂ©. Deux annĂ©es durant, nous allons attendre son retour. DĂ©sormais, le temps est venu des souvenirs et des nouveaux projets pour rĂ©pondre Ă  cet Ă©trange appel d’une fĂȘte hors du temps. À BientĂŽt les amis, la Loire nous rassemblera toujours pour peu qu’on la respecte et qu’on l’ de Patrick Loiseau

Lesommet. de l’élevage est aussi l’occasion de. concours d’utilisation, avec notamment. la sĂ©lection des meilleurs attelages pour. les concours Parisiens. Et juste devant le. Hall « chevaux », un restaurant servant. de la viande de cheval! A ce sujet, pour. la premiĂšre fois, un colloque sur la viande. chevaline a Ă©tĂ© organisĂ© sur

Les dĂ©penses de santĂ© pĂšsent lourds chaque annĂ©e Ă  la collectivité  56 milliards de Fcfp en 2020, toutes catĂ©gories de soins confondues. Le prix Ă  payer pour des soins optimaux. À l’instar du CHPF, les hĂŽpitaux de proximitĂ© jouent un rĂŽle clĂ©. Exemple Ă  Taravao, oĂč l’établissement est vouĂ© Ă  ĂȘtre le deuxiĂšme plus grand hĂŽpital de la 1Ăšre MLSF, James Heaux et Patita Savea ‱ PubliĂ© le 25 aoĂ»t 2022 Ă  17h18 Accueil pluvieux mais accueil chaleureux pour la dĂ©lĂ©gation de la fĂ©dĂ©ration hospitaliĂšre de France FHF. Reçue par Marie-Pierre Tefaafana, directrice de l'hĂŽpital de Taravao, la visite dĂ©bute par une prĂ©sentation gĂ©nĂ©rale de cet Ă©tablissement créé en 1951. MalgrĂ© plusieurs pĂ©riodes difficiles, l'hĂŽpital pĂ©riphĂ©rique de Taravao se porte bien. "L'Ă©tat de santĂ© de l'hĂŽpital de Taravao suite Ă  nos derniĂšres annĂ©es de covid, se porte bien et je fĂ©licite le personnel qui a su rebondir. On est en train de s'ouvrir Ă  d'autres activitĂ©s avec un dynamisme fort et important, surtout au niveau de la qualitĂ© de la prise en charge", explique la directrice de l'hĂŽpital de Taravao. Parmi les membres de la dĂ©lĂ©gation, le directeur du centre hospitalier du Nord de la Nouvelle-CalĂ©donie a agrĂ©ablement Ă©tĂ© surpris par la qualitĂ© des soins dispensĂ©s en zone rurale. "C'est un hĂŽpital de proximitĂ© donc qui correspond un petit peu Ă  la taille de mes hĂŽpitaux ... Ça me parle beaucoup parce que les enjeux, la prise en charge... Nous sommes des hĂŽpitaux intermĂ©diaires", confie Joachim Tutugoro. Vous ĂȘtes dans le vrai Ă  mettre en place une organisation de proximitĂ© pour rĂ©pondre au besoin de santĂ© Zaynbab Riet, dĂ©lĂ©guĂ©e gĂ©nĂ©rale de la FHF Pour la dĂ©lĂ©guĂ©e gĂ©nĂ©rale de la FHF, s'il est essentiel de prĂ©server l'offre de soin de proximitĂ©, il faudrait selon elle unifier les gouvernances afin de mutualiser les compĂ©tences. Une action inscrite dans le schĂ©ma d'organisation sanitaire du gouvernement. "Vous ĂȘtes dans le vrai Ă  mettre en place une organisation de proximitĂ© pour rĂ©pondre au besoin de santĂ©. Parce que ce qu'on a pu constater avec la pandĂ©mie est qu'en matiĂšre de santĂ©, la proximitĂ© est essentielle. Ça c'est le premier point positif, le deuxiĂšme est que vous avez un tissu et un rĂ©seau qui permettent Ă  l'ensemble des professionnels, qu'ils soient Ă  l'hĂŽpital ou en ville, d'exercer pour le bien des populations", explique Zaynbab Riet, dĂ©lĂ©guĂ©e gĂ©nĂ©rale FHF. ©polynesie
ukwo.